Alger accueille depuis hier, la 6e Conférence internationale sur «le Droit des peuples à la résistance, le cas du peuple sahraoui». Une centaine de participants venus de 53 pays d'Afrique, d'Amérique latine, du monde arabe et d'Europe, ainsi que des délégations sahraouies en provenance des camps des réfugiés et des territoires sahraouis occupés, sont présents à cette conférence qui se déroule durant deux jours, les 30 et 31 mars. Il s'agit de représentants de la société civile, des élus nationaux et locaux, des hommes politiques, des universitaires, des intellectuels et des journalistes, en provenance d'Egypte, Jordanie, Syrie, Liban, Koweit probablement d'Arabie saoudite. Cette participation remarquable du monde arabe est la nouveauté de cette année, selon les organisateurs. La Conférence, co-organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps) et l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) à Alger, et dédiée à la lutte du peuple sahraoui, a pour buts : éxiger l'application rapide de la résolution 1514 de l'ONU relative au droit des peuples à l'autodétermination, briser l'embargo médiatique imposé par l'occupation marocaine aux populations sahraouies dans les territoires occupées et encourager, par la même, les médias à se rendre dans les territoires occupés. La Conférence se tient dans un contexte marqué par l'intense activité diplomatique menée par les Sahraouis et Horst Kohler, ainsi que l'envoyé personnel du SG de l'Onu au Sahara occidental pour le règlement du conflit. La cérémonie d'ouverture a été présidée par le président de la Rasd, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali. Une série de panels de communications introductives est au programme du premier jour «Le principe d'autodétermination et la responsabilité de l'Onu dans le conflit du Sahara occidental qui sera présentée par le président de la Coordination européenne des comités de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand», «Les violations des droits de l'homme dans les Territoires occupés du Sahara occidental et le Droit international humanitaire» prévue par le représentant du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples, l'Italien Gian Franco Fattorini, «Le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc et les jugements de la Cour de Justice de l'Union Européenne programmée par l'avocat du Front Polisario, Gilles Devers». Une communication de la militante sahraouie, Aminatou Haider, sur le thème : «la Résistance pacifique des Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental», est à l'ordre du jour et d'autres communications intitulées : «L'Etat sahraoui : gouvernance, défis et réponses aux attentes populaires», «L'Union africaine (Ua) et le conflit du Sahara occidental», «le Droit des peuples colonisés à la résistance». Pour la journée de samedi, il est prévu une séance plénière au cours de laquelle interviendront notamment le Président et membres du Bureau témoignages des activistes sahraouis militants des droits de l'homme, venus des territoires occupes du Sahara occidental, et au cours de laquelle seront présentés des témoignages d'observateurs ayant accompagné ces militants sahraouis activistes des droits de l'homme. Elle permettra, en outre, l'échange entre les personnalités qui viendront «réaffirmer le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même, affirmer et proclamer le droit du peuple sahraoui à résister à l'occupation marocaine». L'objectif étant aussi «d'assurer plus de visibilité politique et de résonance médiatique» à la cause sahraouie, auprès des médias occidentaux en particulier et aussi d'exiger une assistance humanitaire efficace et multiforme aux réfugiés sahraouis». C'est aussi «l'opportunité de dénoncer les violations massives et répétées des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental», comme le prouve «la découverte récente de fosses communes renfermant les sépultures sahraouies exécutées sommairement par l'armée marocaine, ainsi que la spoliation systématique des ressources naturelles du Sahara occidental par le Maroc», avec notamment la complicité de l'Union européenne (Ue), qui se positionne en faveur du Maroc, en contradiction avec le Droit internationale et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'Onu.