À un jour de la tenue du Sommet des BRICS, placé cette année sous le thème « Les BRICS et l'Afrique », en Afrique du Sud, les économistes se montrent optimistes et tentent, en parallèle, de répondre à la question sur l'intérêt des pays africains à rejoindre le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud ), dans un contexte international et régional très tendu et délicat. D'ailleurs, l'instabilité politique et économique dans certains pays africains inquiète le Brésil et l'Inde qui se sont montrés réticents quant à l'élargissement des BRICS, contrairement à a Russie et la Chine, prudentes, mais le considèrent comme un nouveau défi à relever en coopération avec leurs partenaires stratégiques dans la région, dont l'Algérie. Répondant aux questions du média russe Sputnik Afrique, l'économiste algérienne, Souhila Berrahou, a estimé que « l'Algérie figure aussi parmi les pays aspirant à rejoindre les BRICS puisqu'elle compte pouvoir accéder à de nouveaux marchés et nouer de nouveaux partenariats gagnant-gagnant », expliquant que « dans l'objectif de diversifier son économie, l'Algérie espère de tout cœur rejoindre les BRICS pour pouvoir s'ouvrir vers de nouveaux marchés, en l'occurrence le marché africain qui a besoin d'être structuré avec de nouveaux outils, de nouveaux investissements et de nouveaux partenariats gagnant-gagnant ». Quant à l'avantage de l'adhésion de l'Algérie aux BRICS, l'économiste à déclaré que « l'union fait la force et le rapport de force de Bretton Woods dans des institutions n'est plus d'actualité ». L'adhésion au club des BRICS « permettra de résoudre de nombreux problèmes dont ceux de l'influence occidentale et de l'inégalité, renforcer les monnaies locales au sein du bloc et les aider à développer un système de paiement commun », ce qui devrait accélérer la dédollarisation et permettre aux pays africains de se libérer progressivement de l'utilisation du dollar, mais aussi de la monnaie unique, l'Euro. Elle plaide pour la création d'une monnaie de réserve des BRICS. Les pays africains doivent accélérer leur transition politique et économique pour convaincre les cinq pays des BRICS, qui de leur côté doivent, selon Mme Berrahou, « mettre sur pied une stratégie pour renforcer les monnaies locales des pays membres car le dollar a toujours été une monnaie d'échange très forte [...]. Cet atout économique, qui est l'un des principaux déterminants de la puissance américaine et des pays anglo-saxons », a-t-elle expliqué. « Ceci a permis aux Etats-Unis et à leurs alliés de renforcer leur poids économique, diplomatique, militaire et technologique dans le monde entier [...] », a-t-elle ajouté, affirmant que « pour l'Afrique sortir de cette monnaie d'échange signifie sortir de ce monopole ou de cette dictature économique ». Pour l'économiste algérienne, l'adhésion de l'Algérie et d'autres pays africains aux BRICS est la meilleure option, rappelant l'expérience périlleuse du recours aux services des Institutions de Bretton woods sur l'économie des pays africains. Les séquelles sont durables. Ces dossiers brûlants seront sur la table des négociations des cinq pays membres des BRICS qui devraient se réunir en Afrique du Sud pendant trois jours, du 22 au 24 du mois courant.