Les participants à un colloque académique organisé mercredi à Djelfa, ont affirmé que la poésie populaire en Algérie a joué un rôle majeur durant la glorieuse guerre de libération nationale, et constitue un patrimoine culturel par excellence. «La poésie populaire était un reflet de la situation des Algériens, en illustrant leur passé glorieux», ont estimé des intervenants à ce colloque abrité par le théâtre régional Ahmed-Benbouzid dans le cadre du programme de la 1ere édition fondatrice du Festival national des «Okadhiate» de la poésie populaire, organisé à Djelfa du 7 au 10 octobre courant. Le Dr. Lakhdar Loucif de l'université Ziane Achour de Djelfa, a assuré dans sa communication intitulée «L'authenticité du rythme dans la poésie populaire algérienne», que cet authentique héritage culturel «a eu son impact sur la Révolution». Des études universitaires réalisées dans ce sens ont recensé «près de 400 poètes qui ont écrit sur la glorieuse guerre de libération nationale, non pas en tant qu'observateurs mais en tant que partie prenante aux batailles, outre les nombreux moudjahidine qui ont fait des poèmes sur les batailles qu'ils ont livrées, et ce en anonymes, de peur d'être découverts par le colonisateur français», a-t-il fait savoir. Et d'ajouter : «Nous plaidons pour la poésie populaire algérienne en tant que composante culturelle authentique devant faire l'objet de recherches scientifiques, et toutes les approches critiques et scientifiques de la part des universitaires algériens, car les ouvrages de recherche à ce sujet sont insuffisants». Il est rejoint par le professeur Abdelhamid Bourayou de l'université d'Alger 2, qui a souligné l'«importance» de ce colloque, au vu, a-t-il dit, «des questions épineuses abordées, concernant la culture algérienne, ainsi que la nature, la continuité et les perspectives de la poésie populaire». Cet universitaire spécialiste de la littérature populaire a appelé, à l'occasion, «à l'impératif d'accorder davantage d'intérêt à ce genre littéraire requérant un encadrement». Il a noté que la poésie populaire était un genre littéraire notoire durant la révolution, avant de décliner après l'indépendance, au regard de l'intérêt conféré à la langue arabe classique. «Un fait requérant de notre part d'œuvrer à la mise en lumière d'un patrimoine culturel authentique et ancré dans la société», a-t-il estimé. A son tour, le poète Kamel Cherchar, originaire d'Alger, a soutenu que la poésie populaire «est l'âme de la société et transmet un message dans un langage simple, tout en représentant un document historique et une référence pour les écrits des historiens, ce qui en fait une source de fierté pour les poètes algériens aux vers éternels». Le programme de ce Festival national se poursuit avec l'organisation de nombre d'activités culturelles, avec notamment la tenue, depuis hier mardi, de spectacles de fantasia et de déclamations poétiques dans la wilaya déléguée de Messaâd, avant la clôture de la manifestation demain jeudi, dans la commune d'El Birine.