Un monde fou règne au Théâtre national d'Alger en cette soirée automnale. Une ambiance bon enfant règne déjà dans le hall. Tous les présents sont impatients de découvrir le dernier cru du couple Sofiane et Nawel Abou Legrâa. L'entame de la soirée se fait par la projection d'un court métrage de huit minutes, retraçant le parcours des danseurs ainsi que les différentes étapes de leur formation. Place ensuite au spectacle. Cette remarquable prestation de deux heures est produite par la compagnie «La Baraka», l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et la résidence de création «La communauté de communes du bassin d'Annonay» et ce, dans le cadre du projet Pont culturel méditerranéen. Les spectateurs, venus en masse pour cette deuxième soirée - après celle organisée la veille pour la presse nationale - ont pu apprécier et découvrir un spectacle à la hauteur des attentes. «Nya» est un spectacle, scindé en deux parties où dix danseurs du Ballet national évoluent avec aisance sur la scène. D'une durée de vingt-trois minutes, la première pièce, a dévoilé une véritable osmose entre le fusion, le moderne et le classique. Les danseurs professionnels ont dansé du hip hop sur les note du Boléro de Ravel. La seconde partie, qui était de 41 d'une durée de quarante et une minutes, a permis aux danseurs d'esquiser des pas de danse gracieux sous les vibrations de la voix chanteuse des Aurès, Houria Aïchi. Pour rappel, le spectacle baptisé «Nya» est la résultante d'un travail fruit avec le Pont culturel méditerranéen. Le projet remonte en 2009 lorsque Abou Lagraa avait chorégraphié le spectacle de clôture du 2e Festival culturel panafricain d'Alger à la salle Atlas. C'est de là, a expliqué Sofiane Abou Lagrâa, lors d'une conférence de presse, tenue mardi dernier, au Théâtre national d'Alger, qu'est née l'idée du Pont, conçu comme un programme triennal de coopération algéro-française en faveur de l'art chorégraphique. En janvier 2010, un casting national a regroupé environ 400 jeunes, venus de toutes les régions du pays. Une douzaine d'entre eux ont été retenus. Ils ont bénéficié d'une formation intensive en danse classique et contemporaine ainsi qu'en yoga. Une discipline sportive, assurée par son épouse Nawal Abou Lagraâ et 5 autres professionnels de la compagnie La Baraka. Le spectacle«Nya» fera l'objet d'une dernière prestation ce soir, à partir de 19h au Théâtre national d'Alger. Ce même spectacle sera par la suite présenté à la biennale de danse contemporaine de Lyon, avant d'entamer une tournée européenne.