Le MSP d'Aboudjerra Soltani a trop joué à l'opposant à la fois au sein de l'opposition et à l'intérieur même du système auquel il est arrimé. Qu'a rapporté au parti la caution qu'il a donnée au pouvoir ou au système depuis qu'il a rejoint l'Exécutif sous la présidence de l'ancien président Liamine Zeroual et puis sous celle de Abdelaziz Bouteflika ? Sur le plan politique, il n'a pratiquement rien obtenu comme concessions alors que cela devait être l'objectif fixé à son intégration au pouvoir, à savoir rendre compatible le court terme politique avec son long terme sociologique. Le MSP a investi dans une islamisation rampante de la société à partir des cadres et des élites. Certains observateurs relèvent que, justement, cette islamisation rampante est mise en œuvre et est même palpable, mais n'est pas le fait de ce parti mais du pouvoir et au profit de ce dernier et pas du MSP. Il est dit que le MSP a trahi deux fois la mouvance islamiste. La première était sa création, perçue d'ailleurs même par le chef du FIS dissous, c'est-à-dire Abassi Madani, comme une trahison ou plutôt une division des rangs. Lorsqu'aux élections communales et wilayales (APC et APW), le MSP avait proposé à l'ex-FIS une alliance, celui-ci lui signifia que sa demande n'était pas recevable «car, avait-on dit au défunt Mafhoud Nahnah, en islam, il n'y a pas d'alliance». La deuxième et la plus détestée, la plus révoltante, était l'intégration du MSP au gouvernement avec quelques portefeuilles techniques. Ceux qui se révoltent contre Aboudjerra Soltani ont des raisons à le faire à travers les relations qu'ils peuvent juger inégalitaires au pouvoir, par rapport aux autres partis de l'alliance. Pourquoi pas des postes en rapport avec la cause islamiste que défend ce parti ? Pourquoi pas chef du gouvernement, ministre des Affaires religieuses, de l'Education, de l'Enseignement supérieur, de la Culture, de la Communication, etc. ?