Le siège de l'Union de wilaya UGTA de la rue Chitour, dont les portes sont toujours closes depuis le 24 février dernier, jour anniversaire de la création de l'organisation syndicale, a été finalement rouvert hier. Ouverture qui ne semble pas arranger les affaires de certains, puisque plusieurs litres d'huile de moteur ont été déversés sur les marches des escaliers y donnant accès. S'agissait-il de l'acte isolé d'un plaisantin ou d'une action réfléchie d'une des parties prenantes du conflit qui secoue le syndicat depuis près d'une année maintenant, et dont le point d'orgue a été l'expulsion sans ménagement du secrétaire général de l'Union, Mehdi, de la maison Benhamouda et la fermeture le lendemain de celle-ci ? C'est là les questions qu'ont posées des membres de la commission provisoire de préparation du congrès, qui supervisaient le nettoyage des escaliers. Et c'est aussi à peu près les mêmes interrogations que se posaient des membres des sections syndicales, un peu plus nombreux et rassemblés en petits groupes sur le trottoir en face de la maison Benhamouda. Quoi qu'il en soit, la situation est inédite dans les annales de l'Union de wilaya de Constantine. «De toutes les crises qui ont secoué l'Union de wilaya, et il y en a eu pas mal, mais jamais auparavant, l'accès de la maison du syndicat n'a été «interdit» à quiconque. Il a été toujours libre», déplorent des travailleurs. Ces derniers, se présentant comme appartenant aux bases de travailleurs dans les entreprises, en profitent pour évoquer les répercussions sur le monde du travail, en raison de la persistance de la crise au niveau de l'Union de wilaya. Ainsi, selon eux, les répercussions au sein des entreprises se traduisent par un autoritarisme de certains directeurs d'unité qui favorisent la création d'autres sections syndicales parallèles, par exemple. Ce qui fait que le travailleur se retrouve otage d'une situation qui profite surtout au directeur qui en use et abuse pour faire passer des décisions très préjudiciables au travailleur. Selon des responsables de sections syndicales, les événements de ces dernières semaines avec des antagonismes exacerbés et des accrochages physiques n'augurent rien de bon pour le mouvement syndical à Constantine. Et le «pire serait encore à venir, si la centrale syndicale continue à observer le silence radio», est-il conclu.