Profitant d'une date symbolique, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a tenu à rappeler toute l'importance donnée à la formation des enseignants, un talon d'Achille montré du doigt par les nombreux partenaires de l'école algérienne. Dans une lettre adressée aux enseignants à l'occasion de leur journée mondiale qui coïncide avec le 5 octobre de chaque année, la ministre les a ainsi appelés à répondre aux «dispositifs de formation continue opérationnels». Une étape prioritaire et stratégique de la professionnalisation par la formation de tous les personnels du secteur, les enseignants en particulier. Former des enseignants de qualité est ainsi le nouveau credo du département de l'Education nationale fruit de la conférence nationale des 20 et 21 juillet derniers. La formation des enseignants a de tous temps été au centre des critiques constructives ayant accompagné le secteur de l'Education. En février 2013, Meziane Meriane, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), affirmait que le manque de formation chez les enseignants et instituteurs est à l'origine de 50% de l'échec scolaire en Algérie. Au micro de la Chaîne 3 de la radio nationale, il avait insisté sur la nécessité de revoir les méthodes de formation appliquées dans les écoles normales, estimant que les diplômes délivrés par ces écoles sont «insuffisants». Comme solutions, il proposera des cycles de formation au profit des enseignants, «notamment en matière de connaissance psychopédagogique» comme préalable à tout recrutement. Une proposition qui a été déjà formulée par le SNAPEST dans le cadre des concertations initiées par le ministère de l'Education pour l'évaluation de la réforme du système éducatif après dix années de sa mise en œuvre. Pour cette rentrée scolaire 2014-2015, le département de Benghebrit devait recruter 23.931 enseignants pour les trois paliers après un concours. La nouveauté réside dans ce que les nouveaux enseignants devront bénéficier d'une formation avant toute prise de fonction. A travers cette démarche, Nouria Benghebrit veut éviter de reproduire les erreurs du passé qui poussaient les nouveaux enseignants à exercer sans aucune formation de base. Un premier séminaire de formation pédagogique était prévu entre les 15 et 30 août dans plusieurs centres à travers le territoire national. D'autres cycles de formations sont également au programme. Le lieu : les instituts technologiques des enseignants (ITE), fermés durant les années 1990. En juin dernier, la ministre de l'Education nationale déclarait à partir de Batna que son département s'apprête à récupérer ce qui reste des ITE pour organiser des cycles de formation pour les enseignants. «Une formation qui doit s'éloigner des sentiers battus pour répondre aux exigences universelles de développement», expliquera-t-elle.