L'établissement public hospitalier (EPH) «Abed Mérouani » de Chettia, l'une des plus grandes communes de la wilaya par la population (elle compte plus de 100.000 habitants) est confronté depuis très longtemps à un manque de spécialistes, notamment les gynécologues. A titre de rappel l'hôpital de Chettia dispose d'une capacité de 170 lits répartis sur sept services, à savoir la chirurgie générale (avec 32 lits) la gynécologie obstétrique (30 lits) les maladies infectieuses (20 lits) la médecine interne (32 lits) le service de néphrologie hémodialyse (16 lits) la pédiatrie (32 lits) et enfin les urgences médico-chirurgicales UMC ( l8 lits). Cette situation peu reluisante de l'ensemble des services de cet hôpital a fait réagir de nombreux citoyens qui réclament une meilleure prise en charge des malades et pourquoi pas un « coup de balai » pour débusquer ceux ou celles qui ne font pas correctement leur travail. Cependant, si dans cet hôpital il existe un pédiatre, des chirurgiens et un néphrologue il n'y a point de gynécologue. En effet, la maternité de cet hôpital ne dispose d'aucun gynécologue qui puisse intervenir rapidement si des complications surviennent lors d'un accouchement. Dans ce cas précis, la malade est dirigée vers un autre hôpital de la wilaya, en l'occurrence celui de Chorfa situé à la périphérie de Chlef. Mais ce transfert peut avoir des conséquences fâcheuses sur la santé aussi bien de la maman que celle du bébé. Quelquefois même la prise en charge des malades par les sages-femmes laisse à désirer et expose ces dernières à des risques multiples. La famille Djelloul Maamar Kouadri demeurant à la zone 8 de Chettia l'aura appris à ses dépens. Les faits qui nous ont été relatés se résument ainsi : la parturiente s'est présentée à la maternité de cet hôpital pour y accoucher. Quelques minutes plus tard après une brève consultation par une sage-femme on signifie à la future maman de retourner à sa maison car elle n'est pas prête pour l'accouchement. Ne disposant pas de moyens de locomotion, l'époux arrive tant bien que mal à se débrouiller une voiture pour rejoindre son domicile. Mais contre toute attente, la femme a été prise d'une contraction très forte puis la poche des eaux s'est ensuite rompue. Elle mit alors au monde un joli poupon de sexe masculin à l'intérieur du véhicule alors qu'il la ramenait au domicile conjugal. Le couple se souviendra sans aucun doute longtemps de cette arrivée. Mais cela aurait pu se passer autrement à cause de l'inconscience du personnel médical de cette maternité. Sous d'autres cieux, pareille faute aurait été suivie d'une enquête puis de sanctions. Malheureusement chez nous on attribue « au destin » la faute d'autrui et rares sont les personnes qui osent aller plus loin pour découvrir la vérité. Il faut savoir que l'erreur médicale correspond à plusieurs situations dont celles d'une erreur de diagnostic (le cas de cette patiente) ou d'une erreur de soins. Ainsi, si la responsabilité du praticien est établie des dommages et intérêts sont octroyés à la victime. Par ailleurs, le nouveau directeur, M. Moulay Brahim Ghoul, fraîchement installé, reconnaît qu'il subsiste des insuffisances dans plusieurs services de l'hôpital, y compris la maternité et nous assure qu'il veillera personnellement pour y remettre de l'ordre.