Tous unis contre la suppression de la retraite anticipée. Les syndicats autonomes, dix-sept au total, veulent agir en bloc contre cette mesure prise par le gouvernement Sellal. Les 17 se donnent rendez-vous le 17 septembre prochain pour une troisième réunion qui laisse présager un important mouvement de protestation, déjà en préparation dans les coulisses. Ce « front », composé des syndicats de différents secteurs d'activités, dont l'Union nationale des travailleurs de l'Education (Unpef), le CNAPEST, le SNAPEST, le SNTE, le CLA, le SATEF, SNAPAP Education, le Conseil national des Enseignants du supérieur (CNES), le Syndicat national des praticiens de la Santé publique (SNPSP), le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Syndicat national des psychiatres algériens (SNAPSY), le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), le Syndicat national des vétérinaires de la fonction publique (SNVFP), le Syndicat de Sonelgaz, le syndicat des Corps communs, le syndicat de la Formation professionnelle et le Syndicat des imams, s'est constitué pour faire barrage au nouveau code du travail qui « remet en cause tous les acquis des travailleurs ». Le monde du travail s'attend à une rentrée sociale très mouvementée avec une perturbation générale de l'activité dans différents secteurs. L'annonce par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal de l'entrée en vigueur de ce projet de loi à partir du mois de janvier 2017 a, selon de nombreux observateur, jeté un pavé dans la marre dans les différents secteurs d'activité et provoqué une véritable saignée avec un mouvement de précipitation dans le dépôt de dossiers de retraite, avant cette date fatidique. Une pression exercée dans les différents secteurs et qui risque de se répercuter négativement, sur leur activité. C'est ce que dénoncent certains syndicats, spécialement ceux de la Santé, qui craignent déjà une hémorragie dans les services qui prendrait en otage les malades. Ce dossier de la retraite est devenu un sujet polémique, très contesté par les partenaires sociaux qui reprochent au gouvernement leur exclusion des discussions sur un sujet aussi important. Le président de l'Union nationale du personnel de l'Education et de la formation( UNPEF), Sadek Dziri n'exclut pas que la rencontre du 17 septembre soit une rencontre pour décider ensemble du mouvement de protestation contre les décisions prises, lors de la 19ème session de la tripartite. L'UNPEF dénonce avec fermeté ce qu'elle qualifie de « la politique des deux poids, deux mesures » appliquée par le gouvernement, en ouvrant les négociations avec certains syndicats et en marginalisant les syndicats autonomes. Comme elle dénonce le classement de certaines professions, sans d'autres, comme des professions pénibles sans aucun justificatif objectif ou critères bien établis. Une situation qui risque, selon l'UNPEF, de provoquer la colère des travailleurs et des mouvements de protestation, dans tous les secteurs d'activité. Comme solution, ce syndicat appelle à un dialogue objectif et profond sur cette question et de faire appel à des experts et spécialistes, en la matière pour trouver des solutions sur les moyens de financement de la Caisse de retraite et la préservation des droits des travailleurs. Pour sa part, le porte-parole du syndicat de la Formation professionnelle, M. Oukil estime que si un mouvement de protestation sera décidé, cette décision sera collective et représentera l'avis de la majorité. Il a souligné que le bureau national du SFP s'est déjà réuni, la semaine dernière, et exprimé sa position par rapport à cette nouvelle mesure. « Nous sommes contre la décision d'annulation de la retraite anticipée. C'est la réunion du 17 septembre qui décidera de l'action commune à entreprendre ». Quant au secrétaire général du syndicat algérien des Paramédicaux, M. Lounès Ghachi, il a indiqué que le conseil national du SAP se réunira après la fête de l'Aid pour discuter de ce dossier de retraite anticipée et le droit à la retraite, sans condition d'âge. Un dossier qui relève, désormais, de l'urgence suite à la confirmation par le Premier ministre de l'application de la suppression de la retraite anticipée à partir de 2017 et l'afflux des travailleurs pour le dépôt de leurs dossiers de retraite avant l'expiration du délai.