L'association de protection et d'orientation des consommateurs et de son environnement (Apoce) ayant lancé depuis le 1er février dernier une campagne de «dénonciation» contre les augmentations des prix des produits alimentaires, en particulier celui de la semoule, interpelle vivement les directions du commerce et des services de la répression et des fraudes. Le président de l'association, Mustapha Zebdi, a, encore une fois, dénoncé les augmentations anarchiques et injustifiées des prix de différents produits, notamment la semoule, qui se vend à des prix non conformes à la loi. Notre interlocuteur trouve inexplicable le fait que la semoule se vend entre 1.400 et 1.500 dinars, alors que le prix réel d'un sac de 25 kg ne doit pas dépasser les 1.000 dinars, conformément au décret exécutif numéro 402-07 de 2007. Le président de l'APOCE s'est dit consterné de ces pratiques «mafieuses» en pointant du doigt certains grossistes mais surtout les minoteries. Il a affirmé que selon l'enquête effectuée à travers le pays «il s'est avéré que ce ne sont pas les petits commerçants qui sont derrière la hausse des prix de la semoule, mais ce sont quelques grossistes et minoteries qui vendent la semoule à un prix élevé et inscrivent le prix réglementé sur les factures». Il a souligné que pas plus tard qu'avant-hier, une dizaine de grossistes de la wilaya de Sétif ont saisi l'APOCE pour dénoncer les pratiques des minoteries et l'attitude de la direction du commerce et des services de la répression de la fraude de Sétif, qui a refusé de les recevoir. «D'ailleurs même notre association n'a pas été reçue par la direction centrale des services de la répression de la fraude du ministère du commerce», regrette-t-il. Pour Zebdi, son association est décidée à poursuivre sa campagne de dénonciation et de sensibilisation auprès des commerçants, auprès des grossistes et auprès des autorités publiques. Il a affirmé qu'après avoir adressé des requêtes auprès des commerçants à travers le pays afin qu'ils respectent les prix réglementés, «on a entamé depuis le 1er février une campagne de dépôt de plaintes dans chaque direction du commerce et l'on poursuivra notre combat jusqu'au retour des prix à la normale», dira-t-il. Zebdi se dit intrigué par l'attitude des autorités qui n'ont pas jugé utile d'intervenir. Pourtant, il s'agit bien d'un produit subventionné et réglementé. «On entend souvent des officiels dire que l'Etat ne peut intervenir sur les prix des produits non subventionnés, qui ne sont pas fixés par la loi, étant donné que les prix sont libres et obéissent aux principes de l'offre et la demande, mais qu'est-ce qu'ils attendent pour intervenir là, du moment que la semoule est un produit subventionné ? ». Notre interlocuteur précise que son association n'est pas là pour défendre les petits commerçants, mais pour défendre le consommateur «car s'il y a défaillance aux minoteries ou chez les grossistes, ce sont les consommateurs qui vont payer le prix». Le président de l'association des consommateurs a affirmé par ailleurs que d'autres produits sont touchés par cette hausse anarchique et réclame de plafonner le prix des produits de première nécessité.