Ce n'est plus en simple témoin que Nicolas Sarkozy risque de comparaître prochainement devant la justice dans l'affaire Bettencourt, mais en tant que «témoin assisté» ou de «mis en examen». Nicolas Sarkozy ne peut plus être un simple témoin», affirme vendredi un avocat cité par Le Parisien. Les esprits s'échauffent en France alors que le juge bordelais Jean-Michel Gentil doit entendre prochainement l'ex-chef d'Etat dans le volet «abus de faiblesse» de l'affaire Bettencourt. Deux options s'offrent au magistrat: attribuer à Nicolas Sarkozy le statut de «mis en examen» ou celui de «témoin assisté». S'il opte pour le premier, le scénario le plus probable selon les avocats proches du dossier, c'est que le juge dispose d'indices «graves et concordants» contre Nicolas Sarkozy, explique Le Parisien. Il lui accordera au final un non-lieu, ou le renverra devant un tribunal correctionnel. Le statut de «témoin assisté» indiquerait au contraire que le juge Jean-Michel Gentil n'a en sa possession que des indices simples de l'implication de Nicolas Sarkozy dans l'affaire. Ce qui déboucherait automatiquement sur un non-lieu. Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir pu bénéficier de financements illicites pendant sa campagne présidentielle de 2007 grâce à l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt. Ce financement serait passé par la Suisse. Son fonctionnement reste pour l'heure encore peu clair. Les juges ont relevé deux retraits suspects de 400'000 euros sur les comptes de la milliardaire pendant l'entre-deux tours de la campagne. Ces retraits se sont suivis d'une rencontre entre l'ex-ministre Eric Woerth, inculpé depuis pour «trafic d'influence» et «recel de financement illicite de parti politique», et le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Autre fait suspect: en décembre 2008, le même gestionnaire de fortune aurait effectué deux autres retraits d'un million de francs, ceci peu de temps après une rencontre avec Nicolas Sarkozy, qui venait lui-même de rendre visite à Liliane Bettencourt quelques jours auparavant.