Le Comité national des boulangers décide de faire du mardi 23 avril une journée sans pain. Cette action de protestation a été annoncée, aujourd'hui samedi, lors d'un point de presse animé à Alger par Maâmar Hentour, président de ce comité affilié à l'UGCAA. Elle vise à maintenir la pression sur les pouvoirs publics afin qu'ils répondent favorablement à leur revendication principale, celle de revoir le prix du pain, inchangé depuis 1996. A 7,5 DA la baguette, les boulangers ne rentrent plus dans leurs frais. Certains d'entre eux ont déjà mis la clé sous le paillasson. Avec l'augmentation des charges (eau, électricité, loyer, salaires, impôts...), les boulangers jouent leur survie. Selon M. Hentour, une baguette de pain revient actuellement à 11,7 DA. Autrement dit, son prix de revient est supérieur au prix de vente. Certes, les boulangers «trichent», notamment en ce qui concerne le poids. Mais ils disent ne pouvoir plus travailler dans ces conditions. Ils réclament le maintien d'une marge bénéficiaire légale qui leur permettra de gagner leur vie correctement et les encourage à poursuivre leur activité. Pour eux, les subventions étatiques ne suffisent pas. Ils appellent le gouvernement à revoir sa copie d'autant plus que, hormis la farine dont le prix est subventionné par l'Etat, les autres ingrédients restent excessivement chers. Le président du comité des boulangers assure que cette action de protestation n'obéit à aucune logique politique. Il s'agit d'un mouvement revendicatif d'artisans-boulangers qui cherchent à trouver un moyen de préserver leur métier. Cette grève intervient au moment où une commission se penche au ministère du Commerce sur la problématique du prix du pain.