La grève de quinze jours à laquelle avait appelé le CNES, lors de la réunion de son dernier conseil, qui devait être entamée aujourd'hui, n'aura finalement pas lieu. Le bureau du Conseil national des enseignants du Supérieur (CNES) a annoncé, hier, au siège de l'UNPEF, sa décision de la «suspendre provisoirement», optant plutôt pour «trois jours de protestation». Pourquoi ce changement de position? Rahmani, le premier responsable du CNES, justifie cela par deux raisons. Primo, la grève est déclarée «illégale» par le ministre de la Justice, saisi précédemment par les autorités chargées de l'Enseignement supérieur. Mais, à ce propos, est-il à noter, ce syndicat a eu à maintes reprises à passer outre l'interdiction de la justice. «Aujourd'hui, souligne Rahmani, nous sommes respectueux de la décision de justice.» Une position pour le moins étonnante, sachant que par le passé il y a eu des interdictions qui n'ont jamais été respectées. En fait, ce qui est à l'origine de ce changement de ton, c'est la rencontre jeudi des membres du bureau du CNES avec le ministre de l'Enseignement supérieur lui-même. Une rencontre qualifiée de «positive» par M. Rahmani. Selon ce dernier, le ministre a pris l'engagement de répondre favorablement aux revendications qui ont donné du carburant à la contestation dans les campus. La revendication phare, à savoir le régime indemnitaire, est quasiment réglée. D'ailleurs, l'annonce en a été faite par le Premier ministre lui-même lors de ses réponses devant les députés, la semaine dernière, et le CNES sera associé pleinement lors de la discussion sur ce régime indemnitaire. Cependant, le Cnes, qui dit «prendre acte de l'engagement du ministre de tutelle» quant à la prise en charge des revendications, n'entend pas pour autant renoncer à la lutte, d'autant que plusieurs points de son inamovible plate-forme de doléances restent à concrétiser, comme la question du logement, la démocratisation des universités et surtout la liberté d'exercice du pluralisme syndical. En fait, la réponse positive de Haraoubia est à mettre en rapport avec le nouvel esprit d'ouverture affiché par le chef du Gouvernement qui veut visiblement créer un climat propice au déroulement des examens de fin d'année aussi bien dans l'Enseignement supérieur que dans les paliers inférieurs.