Le secteur de l'Education est au bord de l'explosion, surtout après la circulaire de Ahmed Ouyahia supprimant l'effet rétroactif du régime indemnitaire. En plein malstrom, voilà qu'une nouvelle correspondance du secrétaire général est venue hier rajouter une autre couche à la grogne. Cette correspondance a trait à un réaménagement du week-end. En effet, un mois après la rentrée scolaire, on se rend compte que le nouveau week-end, vendredi-samedi, pose plus de problèmes qu'il n'en règle. Pratique de la double vacation et prolongation de la journée jusqu'à 17h30 ont été adoptées dans la plupart des écoles, et ce, pour permettre aux élèves de se reposer les deux journées de vendredi et samedi. Face au concert des critiques qui interviennent sur fond de grogne généralisée, le ministère de l'Education se rend enfin à l'évidence et fait des propositions d'aménagement du week-end. Trois propositions sont faites : la première serait de sacrifier l'après-midi du mardi, une tranche actuellement libre. La deuxième serait de faire fonctionner les écoles samedi matin et la troisième l'après-midi du samedi. Dans sa correspondance aux directeurs de l'Education, le ministre insiste pour dire qu'«en tout état de cause, il faut prendre acte de ce qui sera convenu dans un procès-verbal signé entre les différentes parties, administration, syndicats et représentants des parents d'élèves». Le ministère de l'Education rappelle que dans tous les cas de figure, il est hors de question de toucher à la journée du vendredi, jour officiel de repos hebdomadaire, conformément au décret de juillet 2009 relatif au réaménagement du repos hebdomadaire. L'insistance sur la journée de vendredi comme jour de repos officiel est loin d'être innocente. Elle montre à quel point les pouvoirs publics ont peur de se mettre à dos les islamistes pour qui le vendredi est sacré. Sauf cette peur qui n'est pas au demeurant fondée, dans la mesure où les islamistes n'ont plus la nuisance qu'ils avaient dans les années soixante-dix, singularise ridiculement notre pays. Nous serons, en effet, le seul pays au monde à avoir un week-end à l'envers, c'est-à-dire la journée du vendredi et la demi-journée de samedi, alors que dans le reste du monde le week-end commence par une demi-journée, un après-midi, puis la journée du lendemain. Pour le secteur des banques, Ouyahia vient d'imposer le travail le vendredi matin. Certaines entreprises privées ont préféré garder l'ancienne formule, c'est-à-dire jeudi et vendredi. Finalement et au regard d'une telle pagaille, n'aurait-il pas fallu garder l'ancien week-end, dès lors que nos responsables n'ont pas le courage politique d'opter pour le week-end universel ?