Muré dans un silence qui ne lui est pas coutumier, Ahmed Ouyahia a profité, hier, de l'ouverture de l'année judicaire par le président de la République pour asséner ses vérités par rapport à certains dossiers qui sont au cœur de l'actualité. Et d'abord le terrorisme contre lequel il a toujours fait preuve d'intransigeance. Pour lui, il a été "lourdement écrasé" par la lutte et la politique de concorde et de réconciliation nationale. Mais cette défaite ne signifie pas mort définitive de la bête immonde qui continue de faire des victimes innocentes. C'est pourquoi, ajoute-t-il, que le terrorisme "ne cesse pas avec un coup de baguette magique", appelant, dans ce contexte, la population à la vigilance qu'il a considérée comme "première arme contre le terrorisme". Après avoir rendu hommage aux forces de sécurité, engagées dans la lutte contre le terrorisme, le Premier ministre a indiqué que le combat contre ce phénomène continuera. Quand bien même la messe est dite, Ouyahia estime que le combat n'est pas fini. "Nous continuons notre bataille. Il nous faut du courage, de la détermination, mais c'est une bataille que l'Algérie a gagnée puisque le terrorisme n'a jamais visé que la déstabilisation du pays ou la prise du pouvoir". Ahmed Ouyahia s'arrête sur les objectifs du terrorisme et de ceux qui le soutiennent idéologiquement pour noter, avec une certaine satisfaction, que "le terrorisme n'a pas pris le pouvoir et n'a pas déstabilisé le pays". Le défi pour lui, aujourd'hui, est de "protéger chaque Algérien, chaque bien national et chaque étranger se trouvant en Algérie". Une allusion au dernier attentat de Kabylie où sept patriotes chargés justement de surveiller un chantier de Canadiens, ont été lâchement tués. Lourdement battu, mais pas encore totalement éradiqué, Ouyahia estime que "moins les terroristes sont réduits, plus la bataille pour les éradiquer est compliquée". Il a indiqué, dans ce contexte, que "les personnes qui montent au maquis se comptent à moins d'une dizaine sur trois années". Ce qui est un démenti à ceux qui soutiennent que des jeunes continuent à alimenter les maquis terroristes du GSPC. Le patron du RND a achevé sa déclaration par ce qui s'apparente à un serment."Nous combattions ce qu'on appelait les ‘Katibate' de quelques dizaines de terroristes qui pouvaient être localisés. Aujourd'hui, nous combattons deux ou trois individus qui, de surcroît, se déguisent comme ‘monsieur tout le monde' et se réfugient dans les actes les plus abjectes et imparables, tels les kamikazes qui ne se détectent pas à l'avance". Ahmed Ouyahia évoquera, aussi, la question du logement dans une allusion aux émeutes de Diar Chems, la semaine dernière. Il dénonce le recours à la violence. "Le citoyen croit que les problèmes (du logement, ndlr) seront réglés par le recours à la violence". Pour lui "ce n'est pas parce qu'il y a une manifestation qu'on va donner des logements le jour même". D'où, pour lui, "la nécessité pour tous d'avoir un comportement plus serein», ajoutant que "l'Etat est dans l'obligation, dans ce genre de situation, de veiller au respect de la loi". Pas moins de 300.000 logements sont inscrits dans le cadre du programme présidentiel pour en finir avec l'habitat précaire dans la capitale. Et dont un premier quota d'unités sera distribué d'ici à février 2010.