Ahmed Ouyahia a adressé une directive discrète aux institutions, en charge de son application, dont la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la Gendarmerie nationale, leur ordonnant de ne retirer le permis de conduire aux usagers que lorsqu'ils commettent des fautes et infractions très graves au Code de la route. Cette directive entre dans le cadre des mesures de calme et d'apaisement que voulait instaurer le Gouvernement, au lendemain des événements qui avaient secoué le pays. Le Premier ministre a transmis cette directive, qui date de la mi-janvier, aux agents de la Sécurité publique et à ceux de la Gendarmerie nationale. Selon Ouyahia, cette mesure prise a pour but de contenir le mal-vivre et la colère des citoyens, exprimés lors des émeutes qu'a connues le pays récemment, et à maîtriser la situation. Pour rappel, cette directive a été prise une semaine après le «Vendredi de colère» pour lequel des citoyens ont appelé au débrayage. La directive portant le paraphe de Ouyahia serait ainsi rédigée : «J'ai l'honneur de vous charger de donner des instructions à vos agents respectifs concernés d'appliquer la procédure de retrait de permis de conduire que dans les cas les plus graves, et ce, jusqu'à nouvel ordre». Cette directive a gardé tout le secret de son contenu, portant le sceau de «confidentialité», de crainte que sa non application par les pouvoirs publics aurait des réactions négatives. Dans cette directive, il a ajouté qu'il fallait insister sur la nécessité de ne pas divulguer le secret de cette décision en vue d'éviter des réactions négatives lorsque les pouvoirs publics décideront de recourir à l'application stricte des mesures de retrait du permis de conduire. Pour rappel, le nouveau Code de la route qui a intensifié des sanctions envers les usagers de la route a été vivement critiqué par la Commission des transports auprès de l'Assemblée populaire nationale (APN) qui a appelé à le modifier.