Un large mouvement de protestation a été observé hier par les greffiers de la cour d'Oran ainsi que ceux des tribunaux, et ce, suite au débrayage observé au niveau des mêmes structures de justice au niveau national. Se rassemblant devant la cour d'Oran, les protestataires ont tenu à dénoncer les mauvaises conditions socioprofessionnelles dans lesquelles ils évoluent. Et c'est aux environs de 9 heures du matin qu'ils ont été reçus par le procureur général qui s'est voulu alors conciliateur. Toutefois, ces fonctionnaires de la justice mèneront jusqu'au bout leur mouvement, mais assureront quand même le minimum de prestations. Interrogés sur les causes de ce débrayage, ils affirment que leur situation ne fait qu'empirer et disent: «Nous percevons un salaire, ne dépassant guère les 24.000 dinars, pour les plus gradés d'entre nous, alors que les autres dont certains, avec plus de 15 ans d'ancienneté, continuent de toucher le dixième du salaire d'un magistrat débutant, c'est-à-dire 16.000 Da. Outre un salaire décent, nous demandons à ce que notre cadre de vie soit amélioré et qu'on respecte notre fonction. Concernant notre représentant syndical, nous tenons à préciser que nous n'en avons aucun et que le précédent a été écarté par le représentant national, alors qu'il tentait de transmettre nos doléances.» Puis ils ajouteront, dans ce même contexte: «Plusieurs de nos confrères ont été abusivement écartés et nous demandons donc leur réintégration. Nous demandons aussi une loi protégeant ces fonctionnaires de la justice, de même que la révision de celle régissant ces derniers qui, disons-le bien, est plus que répressive.» Ce qui réussira à accentuer la colère des protestataires, c'est la décision émanant du ministère de la justice, suite à ce débrayage, vu que ces derniers ont été sommés de reprendre le travail, sous peine de poursuites disciplinaires ou pénales. Concernant les augmentations de salaire, ce même document précise qu'elles ont été prises en considération et ce, depuis janvier 2008. «Cela fait maintenant trois ans que nous entendons le même refrain, lance un des greffiers, mais à ce jour aucune de nos revendications n'a pris forme. Le statut du greffier est resté en statu quo, depuis maintenant quarante années. Et dire que nous sommes pris entre deux feux, l'administration et la prison, vu que la moindre petite erreur, même de frappe, ne nous est point pardonnée.» à la fin de la matinée, le mouvement était toujours en place et on pouvait lire une grande amertume sur les visages de tous ces protestataires, ayant osé braver l'humiliation et revendiqué un cadre de travail adéquat, quoi de plus normal?