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Rabah Toubal; Diplomatie algérienne : l'urgent état des lieux
Publié dans AlgerieNetwork le 12 - 09 - 2013

Pour commencer et afin de lancer le débat, en guise d'échauffement, je soumets à l'appréciation des honorables membres de notre groupe et de tous nos autres amis, une réflexion sur la Diplomatie algérienne, parue, en Mars 2O12, dans le quotidien national Le Soir d'Algérie et, qui m'a valu les foudres de l'Administration du MAE :
Diplomatie algérienne : l'urgent état des lieux
Cette contribution à une réflexion urgente sur l'état actuel de la Diplomatie algérienne m'a été inspirée par les différentes interventions, qui ont eu lieu lors de l'Assemblée Générale Extraordinaire tenue le 21 Décembre 2011 par le Syndicat Autonome des Personnels des Affaires Etrangères, les différents compte rendus établis par le Bureau de ce dernier à la suite des rencontres qu'il a eues respectivement avec M. le Ministre des Affaires Etrangères, le Secrétaire Général et le Directeur Général des Ressources du MAE, ainsi que par l'appel émouvant que plusieurs collègues femmes cadres au MAE ont lancé aujourd'hui dans le quotidien national « El Watan », pour une parité avec leurs collègues hommes concernant la répartition des postes de responsabilité, à la Centrale et à l'Extérieur.
Je soutiens sans réserve cette revendication légitime même si de nombreux collègues hommes l'ont jugée trop « sexiste ».
Mais avant cela, je suis sûr que de nombreux internautes, qu'ils soient collègues ou non du MAE, vont se joindre à moi pour féliciter et encourager ensemble notre Syndicat pour l'excellent travail qu'il a accompli en quelques mois malgré les difficultés et contraintes, que son Secrétaire Général, M.Kamel Yousfi, a souvent évoquées.
Pour cela, ils méritent notre entière confiance et nous leur disons : » YAATIKOUM ESSAHA, continuez dans cette voie, nous sommes à vos côtés » !
La démarche qu'ils ont choisie est bonne car seul le dialogue et la négociation clairs, la fermeté dans la négociation et la loyauté vis à vis des fonctionnaires, qui les ont mandatés, pourront leur permettre d'aboutir à des résultats tangibles.
J'ai personnellement identifié deux axes principaux pour bien mener cette négociation:
1° L'évolution de la carrière des collègues du Corps Commun et les voies et moyens de l'améliorer conformément à leurs souhaits.
2° Les problèmes inhérents à la mise en œuvre du statut régissant la Carrière des Diplomates à la Centrale et à l'Extérieur.
Concernant le 1er point, M. le Secrétaire Général du Syndicat a énuméré les nombreuses démarches qui ont été entreprises auprès de l'Administration ( DGR, SG et Ministre ) et nous a exposé les résultats obtenus sous forme de promesses ou d'engagements de l'Administration, qui n'ont pas encore été tenus.
Globalement, le Syndicat a pris en charge toutes les questions soulevées par nos collègues du Corps commun, dont nous comprenons l'impatience et l'inquiétude légitimes.
A mon avis, l'objectif majeur reste l'adoption d'un nouveau Décret, c'est l'idéal, sinon la promulgation, dans les meilleurs délais possibles, de plusieurs arrêtés d'application pour faire bénéficier nos collègues du Corps Commun de certaines dispositions du décret 91/335, en vigueur.
S'agissant des Diplomates, M. le Secrétaire Général du Syndicat a souligné que l'Administration ( DGR, SG et Ministre ) a été saisie au sujet des multiples lacunes relevées dans la gestion de leur Carrière.
Ces lacunes sont essentiellement dues à une interprétation erronée ou tendancieuse des dispositions du Statut du Corps Diplomatique et à des abus inhérents à la nature bureaucratique des relations, pour ne pas dire le dialogue de sourds, que l'Administration entretient avec les Fonctionnaires.
Ceci est aussi valable pour les personnels du Corps Commun.
Même nos jeunes collègues, à qui nous souhaitons la bienvenue au Ministère des Affaires Etrangères et le plein succès dans leur Carrière, savent qu'un climat de travail sain et une gestion juste et intelligente des ressources humaines et structurelles du Ministère contribueront à améliorer considérablement les conditions matérielles et psychologiques de travail ainsi que le rendement des fonctionnaires et amélioreront la qualité de notre Diplomatie en réduisant au maximum les risques d'erreur et les incohérences qui pourraient en découler.
Nul n'a le droit de compromettre l'avenir de notre Diplomatie par une gestion irrationnelle de ses ressources.
Je suis personnellement convaincu qu'avec la bonne volonté et une mise en œuvre objective des textes réglementaires, relatifs au MAE, existants actuellement, tous les fonctionnaires pourront bénéficier des possibilités de promotion offertes par notre Statut et par l'Organigramme du MAE, à la Centrale et à l'Extérieur.
Malheureusement, ce sont souvent les interprétations abusives qu'en font certains , qui sont pourtant chargés de par leurs fonctions, de veiller à la bonne et juste application de ces textes, qui engendrent des inquiétudes, des doutes ou des réserves fondées chez les fonctionnaires et contribuent à tendre, voire même à détériorer le climat de travail au MAE, avec toutes les conséquences néfastes de cette situation sur notre Diplomatie.
Parmi ces aberrations et à cause de l'absence d'un programme prévisionnel pluri-annuel de gestion des ressources humaines, certains fonctionnaires doivent attendre longtemps avant que des postes de responsabilité soient libérés, pour être proposés à ces postes et les occuper.
Pour d'autres collègues, par contre, ce sont les postes qui attendent qu'ils soient libres pour les occuper.
Je comprends la frustration et la tristesse, voire même le démobilisation que ce genre de déceptions et d'injustices provoquent chez les fonctionnaires qui les ressentent ou en sont victimes.
En réalité, ces situations ne sont pas le produit du hasard car elles ont été créées par des « responsables », qui n'ont pas, par incompétence ou par omission, le résultat est le même, rempli convenablement leurs obligations professionnelles, pour lesquelles ils sont pourtant bien payés.
Quand un responsable n'a pas le sens du ridicule, il agit comme bon lui semble et abuse forcément de sa responsabilité.
C'est naturellement le rôle du Syndicat et des commissions paritaires de dénoncer et de condamner ces abus de pouvoir, ces dénis de justice et ces dérives bureaucratiques qui transforment des droits en faveurs, accordées à tort et à travers sur des critères subjectifs.
Je crois que ces structures légales constituent d'excellents garde-fous pour parer aux lacunes des « responsables » défaillants, qui se sont contentés de servir leur entourage et de partir en poste, comme la plupart de ceux qui les ont précédés à ces fonctions, en laissant derrière eux un bilan souvent désastreux à cause de leur arbitraire.
Etre responsable, c'est aussi et surtout être comptable des décisions prises, dans l'exercice de ses fonctions, bonnes ou mauvaises et quelles que soient ces fonctions. Selon les derniers compte rendus du Syndicat, ces décisions sont plutôt mauvaises que bonnes.
Comme ces responsables avaient dit au Syndicat que les promesses de leurs prédécesseurs ne les engageaient pas, ceux qui vont les remplacer diront la même chose de leurs promesses non tenues.
Ce comportement n'est pas du tout professionnel car il viole le principe de la permanence de l'Etat et son corollaire relatif à la continuité de l'Administration ou du Service Public.
Mais, après eux le déluge ! La facture de leurs dégâts considérables, ce sont le pays et les fonctionnaires du MAE qui la payeront.
Justement, nous refusons de la payer.
Pour paraphraser nos amis les écolos, nous dirons que les magouilleurs, qui ont contrarié, entravé ou saboté la carrière de nombreux Diplomates, doivent être les payeurs !
Je comprends parfaitement la tristesse et la colère de la majorité des Diplomates qui constatent impuissants que malgré les ressources importantes, dont ses dirigeants disposent aujourd'hui, notre Diplomatie reste encore timorée et se porte pâle dans les principaux fora régionaux et internationaux.
C'est vraiment dommage car des occasions comme celle du printemps arabe par exemple, se présentent une fois dans le siècle. Quel gâchis de ne pas avoir pu en tirer profit, comme l'ont fait certains pays, qui en ont profité pour mettre à jour et refonder leur Diplomatie !
Je crois qu'il est temps d'insuffler une bonne dose de vigueur et de rigueur à notre appareil diplomatique frappé de rachitisme et de désordres structurels et de donner de la couleur et de la hauteur d'esprit à notre Diplomatie, qui est prise dans le tourbillon des évènements nationaux, régionaux et internationaux, auxquels elle se contente hélas de réagir passivement ou timidement à cause d'une imagination stérile ou bridée par des calculs étroits, qui obèrent considérablement ses capacités opérationnelles et son potentiel d'initiative et d'anticipation.
A cause de cette inertie, l'Algérie, dont 70% de la population est âgée de moins de 30 ans, est aujourd'hui perçue comme la Veuve Bettencourt, l'héritière de l'empire de produits de beauté l'OREAL, que nos collègues femmes connaissent bien.
Ses voisins en crise, qui convoitent ses bijoux, lui font la cour et font la queue pour venir lui rendre visite et la flatter dans l'espoir de profiter d'une partie de sa fortune , qu'elle entasse dans des coffres-forts à l'étranger et qui suscitent des querelles au sein de sa propre famille.
C'est en quelque sorte la version moderne de la fable de Lafontaine « Le corbeau et le renard ».
Par notre action complaisante ou par notre silence intéressé sur les abus et lacunes des uns et des autres, nous sommes tous, plus ou moins responsables de l'état peu reluisant de notre Diplomatie.
Par ailleurs, sur le plan interne, de négligences en concessions unilatérales, le Ministère des Affaires Etrangères a perdu des pans entiers de ses prérogatives de souveraineté au profit de certains départements ministériels techniques.
Pour illustrer cette régression, je citerai un exemple parmi tant d'autres, celui de la formation à l'étranger, qui concerne tous les Diplomates jeunes et moins jeunes et qui a pratiquement été abandonnée au Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.
C'est, je crois le défunt M'hamed Yazid, ancien Ministre de l'information du GPRA ( Gouvernement Provisoire de la République Algérienne, pour ceux qui l'aurait oublié ), brillant Diplomate et grand Communicateur, qui a dit, au début des années 1970, au sujet des pays arabes, qu'ils avaient « une Diplomatie des garagouz, qui brille par son silence et son inertie. Quand elle parle, elle bégaie et quand elle bouge, elle titube ».
Depuis cette date, la plupart des monarchies arabes ont adapté leur Diplomatie aux nouvelles réalités et nécessités de la scène internationale, tandis que les républiques monarchiques arabes continuent à balloter entre principes désuets et intérêts personnels de leurs dirigeants cupides et obstinés.
Pour terminer, je voudrais rappeler, comme le Syndicat l'a déjà fait, que l'option de la grève générale reste ouverte et que la plaisanterie du Secrétaire Général partant du MAE de « faire remplacer les grévistes du MAE par des ouvriers Chinois » était incongrue.
Car, pour rester dans l'humour jaune, nous savons tous que c'est plutôt au niveau de la conception, c'est à dire du sommet et non pas à celui de l'exécution, la base, que notre Diplomatie a le plus besoin de la sagesse et de la compétence chinoises pour prendre les bonnes décisions au bon moment et ne pas se contenter de réagir souvent tardivement aux évènements .
Vouloir, c'est pouvoir dit un vieux proverbe.
Et, je suis sûr que nous voulons tous que notre Diplomatie sorte de l'impasse où elle végète actuellement et que, si elle n'était pas assainie d'urgence, l'ambiance lourde qui règne au MAE, pourrait l'aggraver davantage.
Je vous remercie de votre aimable attention.
RabahTOUBAL


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