Le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, tacle violemment le patron du FLN, Djamel Ould Abbès. «Ce personnage date du siècle dernier. C'est lui qui est contre-nature. Il passe son temps à tenter de créer la guerre entre les partis politiques», déclare-t-il en réaction au commentaire fait avant-hier par le secrétaire général du FLN qui avait qualifié la rencontre entre le MPA et le MSP «de contre-nature entre ceux qui s'insultaient hier autour du haram et du licite». Contacté par nos soins, Amara Benyounès affirme qu'il n'a de compte à rendre qu'«aux militants MPA». «Personne n'a le droit de dicter quoi que ce soit à notre formation. Nous l'avons déjà affirmé à plusieurs reprises : le MPA est prêt à rencontrer tous les partis politiques agréés en Algérie», lance-t-il, en rappelant qu'il avait siégé avec des ministres MSP dans le même gouvernement par le passé. «Le temps des cases est révolu», enchaîne Amar Benyounès en réponse à Djamel Ould Abbès, auquel il rappelle aussi que sa propre formation s'est associée avec le MSP pendant plus de dix ans. Ce faisant, notre interlocuteur revient sur l'objet de sa rencontre avec le président du parti islamiste, Abderrezak Makri. Il précise d'emblée que ce rendez-vous ne s'inscrivait pas dans le cadre de l'initiative du MSP baptisée «Consensus national en vue d'une transition politique et économique réussie». «Cette rencontre a été décidée à l'occasion du congrès du MSP auquel j'ai été invité. Ensuite, M. Makri a été victime d'un accident de circulation. Nous sommes donc allés le voir», précise-t-il. «Nous sommes contre l'idée de la transition» Lors de cette rencontre, explique-t-il, «des discussions ont été engagées sur trois aspects : volet politique, questions économiques et point de vue du MPA». «Concernant le volet politique nous nous sommes mis d'accord avec le MSP sur le principe général selon lequel la prochaine élection présidentielle doit être ouverte, démocratique et transparente. Tous les partis sont d'ailleurs d'accord sur ce plan», souligne le leader du MPA. S'agissant des questions économiques, Amar Benyounès affirme que les deux partis ont axé sur la nécessité de réaliser vers un «consensus national sur les réformes économiques à venir». «La situation actuelle nécessite des réformes qui peuvent être douloureuses. C'est pourquoi il faut qu'il y ait une adhésion de tous les partis et de toutes les composantes de la société algérienne», explique-t-il. Mais sur la question de la transition, indique-t-il, le MPA a un avis différent. «Nous avons expliqué aux responsables du MSP que notre parti est contre l'idée de la transition. Nous ne voulons pas de crise politique. Nous leur avons expliqué que le respect des institutions est une ligne rouge», ajoute-t-il. Le MPA, rappelons-le, reste l'unique formation faisant partie de «la nouvelle alliance présidentielle» qui n'a pas encore appelé à un nouveau mandat du chef de l'Etat. Amara Benyounès avait déjà expliqué, il y a quelques semaines, que sa formation abordera la question lors de la prochaine réunion de son conseil national. Mais le leader du MPA estime, toujours, que la décision de briguer ou pas un autre mandat «est du seul ressort du président Bouteflika et que personne ne peut lui dicter un choix».