L'Union européenne cherche à réduire sa dépendance du gaz russe. La Commission européenne a adopté, jeudi dernier, un nouveau règlement visant à accroître la sécurité de l'approvisionnement en gaz dans le cadre du marché intérieur de l'UE. Lors de la présentation de ce règlement, Andris Piebalgs, membre de la commission chargé de l'énergie, a estimé que « les dispositions existantes pour gérer les urgences en matière d'approvisionnement en gaz sont insuffisantes. En janvier 2009, le différend gazier Russie-Ukraine a confirmé nos craintes ». Le même responsable a estimé que les acheminements de gaz vers l'Europe depuis l'Algérie sont « importants » et contribuent à la sécurisation des pays de l'UE. Interrogé sur l'éventualité que le gaz algérien et le futur gazoduc transsaharien qui vient du Nigeria remplaceraient le gaz russe, M. Piebalgs a, après avoir écarté cette possibilité, répondu que ce que veut l'UE « c'est que le marché soit à l'abri de toute interruption d'approvisionnement en gaz ». La crise ayant opposé au début de l'année en cours l'Ukraine à la Russie a sérieusement affecté les pays de l'Union européenne. La Russie fournit environ le quart du gaz consommé dans les pays de l'UE et compte pour 40% dans les importations de l'Union européenne. Près de 80% des approvisionnements destinés au vieux continent transitent par l'Ukraine. « Les approvisionnements qui viennent d'Algérie sont déjà importants », a insisté M. Piebalgs, rappelant que ce pays fournit 10% des besoins de l'UE en gaz. En mars dernier, la Commission européenne a annoncé qu'elle menait des négociations avec l'Algérie pour tracer de nouveaux programmes de livraisons de gaz. Ceci tend, d'après la Commission européenne, à diversifier les partenaires et réduire la dépendance de l'UE du gaz russe. Les Européens comptent réduire leur dépendance à environ 25% seulement. Des contrats dans le domaine de l'énergie sont d'ores et déjà signés avec le Kazakhstan, le Turkménistan, l'Azerbaïdjan et l'Egypte. Les négociations en cours concernent l'Algérie, la Libye et l'Irak. Le ministre allemand de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire, en visite à Alger en février dernier, a précisé que l'Europe « ne pense pas au gaz algérien comme alternative, plutôt comme complément ». L'Algérie ambitionne d'augmenter ses exportations de gaz pour atteindre les 85 milliards de mètres cubes à l'horizon 2015. Elle exporte actuellement 62 milliards de mètres cubes de gaz et occupe la 4e place au classement en tant qu'exportateur mondial de gaz naturel, devancée par la Russie, le Canada et la Norvège. En 2008, les exportations algériennes avaient atteint 58,8 milliards de mètres cubes, en hausse de 0,7% par rapport à 2007.