Le service des urgences de l'hôpital Mohamed Boudiaf de Médéa n'arrive plus à prendre en charge convenablement ses patients, car la salle d'attente est exiguë et souvent bondée. La plupart des malades se tiennent debout par manque de chaises. Cet espace fait aussi office de couloir où tous les cas graves (malades et accidentés) transitent sur des brancards ou des chaises roulantes sous les yeux des enfants et des personnes sensibles. Dans une ambiance faite de gémissements et de cris de souffrance, l'angoisse des malades, livrés à eux-mêmes, s'accentue au fil des heures et l'attente devient une torture. Les accompagnateurs impuissants, devant cette situation, finissent par s'énerver et encombrer les couloirs par leurs va-et-vient, rendant l'atmosphère encore plus tendue. La tension est telle, que de nombreuses disputes éclatent souvent avec les agents des services hospitaliers. Tout cela est dû, de l'avis des patients rencontrés sur les lieux, à l'absence d'un service d'accueil et de renseignements et d'un personnel qualifié qui peut mettre de l'ordre et trier les urgences en vue de faciliter la tâche aux médecins. En cette période particulière, où tout le monde est apeuré à cause du virus de la grippe A H1N1, les gens paniquent au premier symptôme d'une grippe saisonnière ou d'un simple rhume. Dans ces conditions, le service des urgences, qui est incontournable pour une hospitalisation, doit notamment bénéficier d'un personnel médical et paramédical plus expérimenté et plus motivé également par une rémunération conséquente. Aussi, il faut imposer des tenues réglementaires et des badges pour permettre de faire la distinction entre les catégories d'agents de soins afin d'éviter toute confusion. Le tableau sombre de cette salle d'accueil ne diminue en rien des efforts louables fournis par des jeunes médecins qui se dévouent dans le secteur public, malgré le manque de moyens et les salaires peu motivants. Il est impératif aujourd'hui d'aménager des espaces plus appropriés à l'accueil et à la prise en charge des patients et répondre ainsi à une demande grandissante des habitants de la localité de Médéa ainsi que ceux de toute la daïra.