Le procès de Karim Tabbou, fondateur et coordinateur de l'Union démocratique et sociale (UDS, non agréé) et figure du mouvement de contestation dit hirak, est programmé pour le 4 mars près le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed, a indiqué l'un de ses avocats, Mustapha Bouchachi. Très actif dans ce mouvement de contestation populaire pour la démocratie, déclenché le 22 février 2019, Karim Tabbou a été arrêté une première fois et placé sous mandat de dépôt le 12 septembre de la même année pour «atteinte au moral de l'armée». Son arrestation a suscité une importante vague d'indignation, de dénonciation et de condamnation. Après plus de deux semaines passées au cachot à la prison de Koléa, Karim Tabbou a fini par être remis en liberté le 25 septembre, après deux demandes rejetées. A sa sortie de prison, il a été accueilli comme un héros à son domicile à Douéra, sud-ouest d'Alger. Mais sa remise en liberté a tourné court, puisqu'en moins de 24 heures, cet ancien premier secrétaire du FFS a été à nouveau arrêté chez lui, le 26 septembre, et présenté devant le juge d'instruction qui l'a placé une nouvelle fois en détention provisoire pour, cette fois-ci, «atteinte à l'unité nationale» et «atteinte à l'intégrité territoriale». Et depuis, toutes ses demandes de remise en liberté provisoire ont été rejetées. En janvier dernier, alors que tout le monde attendait sa libération, le juge d'instruction a prolongé son mandat de dépôt de quatre mois. Selon son collectif de défense, Karim Tabbou est en isolement à la prison de Koléa. «Karim Tabbou est en isolement depuis sa détention. Il mange seul dans sa cellule et n'a pas le droit de voir les autres détenus. Sa famille peut lui rendre visite chaque 15 jours pour seulement 20 minutes. Nous, le collectif, on se relaie chaque jour chez lui pour qu'il tienne le coup. Les avocats le voient matin et après-midi», avait révélé, dans une déclaration à El Watan en janvier dernier, l'avocate Sihem Hemmache, membre de son collectif de défense. L'incarcération de Tabbou a fait augmenter sa cote de popularité. Pour de nombreux citoyens, Karim Tabbou se trouve en prison à cause de ses déclarations et positions politiques durant le hirak.