Un grand nombre d'entreprises effectuant des travaux dans la capitale ne remettent pas la chaussée en l'état, notamment lorsqu'il s'agit de creuser des tranchées. Ce genre de négligence est pourtant puni par la loi, puisqu'il va en contresens avec l'arrêté interministériel du 5 décembre 2004 relatif aux travaux de voiries. Nos sources auprès du service de l'urbanisme de la wilaya d'Alger nous informent que d'après les chiffres officiels « pas moins de 200 km de tranchées sont creusés chaque année pour l'installation ou la réparation de conduite d'eau, de gaz ou de lignes téléphoniques ». On nous informe, en outre, que « 10% de ces chantiers sont laissés en l'état après la fin des travaux ». Un taux très élevé, si l'on prend considération le nombre global de chantiers lancés chaque année. Nos sources précisent à ce sujet, que « les petits chantiers sont particulièrement touchés par ce phénomène », avant d'ajouter que « les auteurs de ces infractions sont aussi bien des entreprises privées que publiques ». Les particuliers qui effectuent des travaux sans autorisation font, de leur côté, de sérieux dégâts. Le fait qu'ils fassent ces travaux de façon illicite rend les opérations de contrôle et même de recensement assez difficiles. Il convient de signaler, par ailleurs, que le manque de coordination entre les différentes administrations est un facteur aggravant. « Certaines entreprises publiques estiment que c'est à Asroute (EPIC spécialisée dans l'assainissement et l'aménagement des routes) de remettre le chantier en l'état à la fin des travaux, au moment où elles sont elles-mêmes censées effectuer ces travaux », expliquent nos sources. Il est à signaler aussi qu'un bon nombre d'entreprises ignorent à quelle administrations elles doivent s'adresser pour lancer leurs travaux. « Au début, il fallait soumettre sa demande au président de l'APC dans laquelle les travaux doivent être effectués, mais au bout de quelque temps, il a été décidé que toutes les autorisations doivent passer par la wilaya pour avoir l'aval de son administration. Par ailleurs, si les travaux doivent être effectués sur un chemin de wilaya, l'entreprise doit avoir l'autorisation de la direction des travaux publics de la wilaya d'Alger (DTP) », informent nos sources. Toutes ces contraintes retardent les travaux des entreprises, ce qui fait qu'elles n'accordent pas beaucoup d'intérêt à la remise en l'état de la chaussée après la fin des travaux.