Le 22 mai dernier, les travailleurs du secteur des communes avaient décidé de geler leur mouvement de grève illimitée entamé le 9 mai. La raison d'une telle suspension n'est pas la prise en charge de leurs doléances par les pouvoirs publics mais par souci de ne pas pénaliser les citoyens et les postulants aux examens de fin d'année, notamment les candidats aux épreuves du baccalauréat. Passé ce cap et constatant l'indifférence des pouvoirs publics vis-à-vis de leurs revendications, le Conseil national du secteur des communes (CNSC), une structure affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), a décidé de mettre à exécution une décision prise le 3 juin dernier lors de la réunion des membres du bureau. Une décision ayant trait au recours à la grève dans le cas où la tutelle persiste dans son mutisme à l'égard de leurs préoccupations. Le bureau du CNSC a opté pour une grève de deux jours cycliques, le mardi et le mercredi de chaque semaine, et ce, à partir de demain (21 juin 2011). L'autre action arrêtée par le syndicat porte sur l'organisation de rassemblements et de marches devant les sièges de toutes les wilayas du pays le deuxième jour de la grève (tous les mercredis). «Depuis début 2010, nous avons observé cinq grèves qui ont pénalisé le secteur des administrations communales. Mais ceci n'a nullement dérangé notre tutelle, le ministère de l'Intérieur, n'a pour l'heure affiché aucune considération à notre égard», dénonce Ali Yahia, porte-parole du CNSC. Ce dernier n'a pas manqué toutefois de rappeler la répression et les intimidations dont sont victimes les grévistes. «Certes, lorsqu'il s'agit de la prise en charge de nos revendications, le département de Ould Kablia joue la carte de l'indifférence. Seulement pour casser notre mouvement de grève, la tutelle n'hésite pas à instruire les responsables des communes, des daïras et les walis qui exercent alors des menaces sur les grévistes, et ce, en violation de toutes les lois de la République et de la Constitution», regrettent les syndicalistes. Le syndicat du secteur des communes dénonce les manœuvres dilatoires des pouvoirs publics quant à la prise en charge de leurs revendications, les atteintes aux libertés syndicales et au droit de grève, les recours aux poursuites judiciaires contre les travailleurs qui ne demandent que leurs droits légitimes, par des méthodes pacifiques et réglementaires. Ils déplorent aussi les suspensions et licenciements des syndicalistes pour avoir juste exercé leur droit syndical. Le CNSC condamne également «les tentatives d'instrumentaliser les élus locaux en les instruisant de déposer des plaintes contre les travailleurs grévistes», notent les représentants du CNSC. A travers ce nouveau débrayage, les travailleurs communaux réclament l'ouverture des négociations sur le projet du statut et le régime indemnitaire, et dans l'élaboration de toute la réglementation relative au monde du travail, la révision du statut particulier des corps communs, des ouvriers professionnels, des conducteurs et gardiens, la réintégration de tous les syndicalistes licenciés et suspendus arbitrairement, comme ils demandent l'amélioration de leurs conditions de travail, du pouvoir d'achat en harmonie avec le coût de la vie ainsi que l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11 qui bloque l'augmentation du SNMG. Le CNSC revendique, en outre, le maintien du régime de la retraite sans condition d'âge.