- Abdelaziz Bouteflika : «En Octobre, le peuple a été sorti» Lors de la campagne pour le référendum sur la charte pour la réconciliation nationale, le président Abdelaziz Bouteflika serinait à qui voulait l'entendre que la révolte d'Octobre 1988 n'était rien d'autre qu'une jacquerie, une conspiration bas de gamme : «Le peuple, dit-il, a été sorti», poussé dans des émeutes ? -Ahmed Ouyahia : «L'Algérie a mis en place il y a déjà 20 ans une démocratie pluraliste» «Certains ont oublié que l'Algérie, malgré le sang et les larmes, a mis en place il y a déjà 20 ans une démocratie pluraliste. Certains ont vite oublié que l'Algérie a déjà payé un prix sanglant aux calculs politiciens et à la quête du pouvoir pour le pouvoir.» Pressé par les révolutions arabes, Ahmed Ouyahia a changé comme de nombreuses personnalités du régime de regard sur la révolte d'Octobre. Le 8 avril 2011, quelques semaines après les émeutes de janvier qui ont embrasé une vingtaine de villes d'Algérie, le Premier ministre fait cette déclaration hallucinante. -Abdelaziz Belkhadem : «Les manifestations du 5 Octobre 1988 n'ont aucun rapport avec les émeutes de janvier» Dimanche 16 janvier, le secrétaire général du FLN et ministre d'Etat, représentant personnel du chef de l'Etat, a refusé d'établir tout lien entre les manifestations du 5 Octobre 1988 et les émeutes de janviers 2001. «En 1988, a-t-il dit, le prix du baril de pétrole était à 9 dollars, les caisses étaient presque vides et les projets gelés. Aujourd'hui, les projets avancent et le pays dans l'aisance financière.» 23 ans après a Octobre 1988, le cacique FLN se dit «convaincu» de la nécessité d'ouvrir des espaces de dialogue et de médiation pour permettre aux jeunes d'exprimer leurs préoccupations de manière pacifique. -Mourad Medelci : «L'Algérie a fait sa révolution avant les autres» Invité le 27 février dernier de la chaîne parlementaire française LCP, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a épilogué sur la «spécificité algérienne» et encensé la révolte d'Octobre 1988 «l'exemple de l'Algérie, souligne-t-il, indique bien que chacun de nos pays a sa propre rencontre avec l'histoire (…) Je voudrais rappeler qu'en 1988, il y a eu un mouvement qui ressemble beaucoup aux mouvements que nous avons observés en Tunisie et en Egypte. Ce sont des pays qui sont très jaloux de leur authenticité… Il indique bien la spécificité de l'Algérie». «L'Algérie a vécu sa révolution avant les autres, en 1988», a fait remarquer le ministre.