Contrairement à ce que peut suggérer le nom, les Some like it odd (SLIO) est bel et bien un groupe musical français. Son nom est inspiré de la comédie de Billy Wilder Some like it hot (Certains l'aiment chaud) avec l'immortelle Marilyn Monroe. Constantine De notre envoyé spécial Some like it odd, pour «Certains l'aiment étrange», le mot odd signifie également impair. «Au début, notre musique n'était faite qu'avec des rythmes impairs. Les mesures impaires imposaient une créativité différente. Je me suis dit que je ne pourrais pas écrire d'aussi belles chansons à quatre temps que Marvin Gaye. J'ai cherché une technique qui me permet de faire quelque chose de différent», nous a expliqué l'auteur-compositeur et pianiste Matthieu Dersy, leader du groupe. SLIO était sur scène, samedi soir, au Théâtre régional de Constantine à la faveur du dixième Festival international du jazz, Dimajazz. Il s'agit de la première sortie du groupe en-dehors de la France. «Pour une première date à l'étranger, on voudrait qu'elle se passe tout le temps comme ça, mais en tant que musiciens, on a fait des tours avec d'autres artistes dans le monde. A Constantine, nous avons donné le meilleur de ce qu'on sait faire. Nous avons agréablement été accueillis. Cela a créé des souvenirs qui seront traduits après dans des compositions», a confié Matthieu Dersy. Interprétés par Alejandra Roni Gatica et par Sévrine Kallou au chœur, les chants du groupe sont en anglais. «Nous avons essayé d'écrire des textes en français, mais la soul a été inventée par les Américains et par les anglophones. Les mélodies existent grâce à cet accent anglais. En français, cela ne donnait pas le résultat qu'on attendait. Il y a une question d'accent tonique dans la langue», a souligné Matthieu Dersy, fils du trompettiste de jazz, George Dersey. D'origine chilienne, Alejandra Roni Gatica ou Lady Gatica, qui interprète également de la salsa avec le groupe féminin Metiswing, a réussi à obtenir l'adhésion du jeune public du dimajazz avec un chant soul sincère et naturel. «L'histoire qui va venir raconte l'histoire d'une princesse qui attend désespérément le prince charmant. Ah, si elle savait qu'ils sont tous là», a-t-elle lancé et fortement applaudie. Julie Saury, à la batterie, a été également bien ovationnée. Il est rare de voir une femme à la batterie, un instrument qui exige beaucoup de muscles ! Le contre-bassiste Bruno Shorp a bien soutenu Matthieu Dersy dans l'exécution de mélodies allant du jazz à la pop et, bien entendu, à la soul. Alejandra Roni Gatica et Sévrine Kallou ont rendu hommage à Whitney Houston, disparue en février 2012, en reprenant a capella une de ses chansons. Slio s'apprête à sortir un nouvel album dans les prochaines semaines.