Les habitants de Haï Aïn S'dari, un petit bourg situé sur une butte surplombant la ville de Hamma Bouziane, souffrent le calvaire au quotidien. Même si certains travaux urgents ont été entrepris dans le quartier par les autorités locales, pour améliorer leur cadre de vie comme l'installation de l'éclairage public, la récente réalisation d'un réseau d'évacuation des eaux usées qui faisaient cruellement défaut, beaucoup reste à faire, selon les habitants. Sur place les représentants de l'association de quartier nous accompagnent pour nous montrer l'ampleur de ce qui fait leur désarroi. Ce qui attire l'attention d'abord, c'est l'état lamentable de la route et des différentes voies d'accès, toutes cabossées, et de plus submergées par la boue en hiver en l'absence d'un réseau d'évacuation des eaux de pluie. L'alimentation en eau potable constitue également un souci crucial. Les habitants affirment ne recevoir le précieux liquide que quelques heures seulement par jour.Un riverain évoquera également l'apparition d'un phénomène presque inconnu jusque-là à Aïn S'dari : l'insécurité. «C'est vrai que cela n'atteint pas le degré de gravité enregistré à Constantine ou à Ali Mendjeli, mais l'on signale tout de même quelques délits comme les agressions ou la présence de dealers de psychotropes et de kif dans le quartier», souligne notre interlocuteur. Les habitants évoquent également l'absence de lieux de loisirs et de terrain de jeux où les plus petits pourraient dépenser leur trop plein d'énergie. En matière de couverture médicale il n'existe qu'un dispensaire dépourvu de tout. «Pour une simple consultation, l'on est contraints de couvrir plusieurs kilomètres pour nous rendre à Didouche Mourad ou Hamma Bouziane. Un déplacement très coûteux pour les habitants du quartier dont la majorité ne roule pas sur l'or», déplorent les habitants. A Haï Aïn S'dari ce n'est pas uniquement les commodités qui font défaut, c'est aussi une situation géographique qui fait que le quartier, où tout manque, est excentré par rapport au chef-lieu de wilaya et Hamma Bouziane. Le transport est ainsi un véritable casse-tête. Le déplacement vers Hamma Bouziane ou Constantine est vécu quotidiennement comme un calvaire, notamment pour les enfants scolarisés. En effet, en l'absence de moyens légaux de transport individuel ou collectif, les «fraudeurs» exercent en maîtres des lieux en assurant des navettes à leur guise et à des tarifs prohibitifs. «Nous voulons que notre quartier bénéficie, à l'instar des autres cités d'une opération d'amélioration urbaine, que l'on pense à nous pour une ligne de bus. Bref, que nous soyons considérés comme des citoyens à part entière», nous dira un représentant de l'association de quartier.