Le clan présidentiel organise vite sa réponse à la lettre du général Toufik, rendue publique vendredi dernier. Très gêné par le contenu de cette missive dans laquelle l'ex-patron du DRS dénonce «l'injuste» condamnation d'un de ses bras droits, le général Hassan en l'occurrence, il envoie déjà au front deux soldats. Après la sortie médiatique du ministre de la Communication, Hamid Grine, qui a reproché au général à la retraite «son manque de retenue», c'est au tour du secrétaire général du FLN, Amar Saadani, de monter au créneau pour attaquer frontalement celui à qui «il avait remis un dossier complet concernant l'achat de son appartement à Paris», en l'occurrence le général Toufik. Profitant d'une réunion, hier, avec les candidats de son parti aux élections du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, prévues à la fin du mois en cours, Amar Saadani a versé dans le délire extrême. Après quelques menaces proférées à l'adresse de ses élus, il a mis en garde contre toute trahison lors de la prochaine joute. Saadani a mis en marche son CD rayé pour attaquer tous ceux qui critiquent le système qui a fait de lui un personnage «important» sur la scène politique nationale. Reprenant les mêmes propos que ceux dont il use et abuse depuis 2013, Amar Saadani donne l'estocade à sa cible préférée, le général Toufik. «Cette lettre émane d'un individu surestimé quand il était derrière les rideaux et gonflé une fois à la retraite. Crée un parti politique et diffuse des lettres par la suite», lance-t-il à l'adresse du général à la retraitesans le nommer. Pour lui, la diffusion de cette missive est un signe : «Soyez rassurés, l'Etat civil a commencé.» Et de reprocher également au général Toufik de n'avoir parlé que d'un «seul individu (le général Hassan, ndlr) oubliant des milliers de cadres injustement emprisonnés sur la base de dossiers truqués». Sans avancer des arguments politiques cohérents, le patron de l'ex-parti unique mélange tout et attaque tout le monde en même temps. «Cette lettre, je l'ai lue avant qu'elle ne soit écrite. Je l'ai lue à travers les déclarations de Khaled Nezzar, de Louisa Hanoune, de Benflis... Cette lettre ne l'honore pas. Il a été contraint de le faire, car il n'a pas trouvé de messager pour la transmettre. S'il ne l'avait pas fait, le général Hassan l'aurait fait à sa place», dit-il. Poursuivant, Amar Saadani accuse également le général Toufik d'avoir mis en place un «système parallèle». «Ce système avait un bras armé représenté par le général Hassan ; un bras partisan représenté par Louisa et d'autres partis qui le soutiennent ; un bras médiatique constitué de certains journaux ; un bras populaire formé par ses soutiens», lance-t-il. Selon lui, «ce système parallèle est fini, tout comme les agissements derrière les rideaux». «Le système parallèle est terminé. Le président de la République a récupéré toutes ses prérogatives», ajoute-t-il. «Cette lettre est tombée dans l'eau. Son contenu est ‘‘je me noie, je me noie''», enchaîne-t-il. Dans la foulée, il charge l'opposition parlementaire et le Groupe des 19 qui veulent, selon lui, entraver le projet de la révision constitutionnelle. «Leur objectif n'est pas la loi de finances 2016. Ils veulent entraver le projet de révision de la Constitution qui jettera les bases de l'Etat civil», accuse-t-il à nouveau.