Après avoir étrillé les choix politiques du régime, le parti Talaïe El Houriyat de Ali Benflis s'en prend à l'orientation économique des tenants du pouvoir. A l'issue de la réunion, hier, de son bureau politique, la formation politique a mis en garde contre le recours à la planche à billets et appelle à une solution sérieuse. Le parti politique, qui a déjà affiché sa volonté de participer aux prochaines élections locales du 23 novembre, s'insurge contre le recours à la planche à billets. Talaïe El Houriyat note «avec une grande préoccupation que la situation économique a atteint une gravité sans précédent et que les gouvernements qui se sont succédé ont prouvé leur incapacité à relever les défis induits par cette situation et à y apporter les réponses et les mesures nécessaires. En témoigne, la décision de recourir au financement non conventionnel, adoptée par le dernier Conseil des ministres, et présenté comme la solution idoine à l'effondrement économique actuel». Il a ajouté «qu'un tel choix entraînera le pays dans une spirale dangereuse, le recours à la planche à billets mènera inéluctablement à l'explosion des prix, à une incontrôlable dévaluation du dinar et à une inflation galopante». «Cette situation de crise économique majeure, en période de rentrée sociale, va se répercuter, sans aucun doute, sur les couches vulnérables de la population, ouvrant la voie à des instabilités sociales inévitables et à des risques sérieux sur la sécurité et la stabilité du pays», précise encore le parti politique. Sur le plan politique, Talaïe El Houriyat réitère sa position quant à la situation du pays indiquant en effet que «la grave crise politique résultant de l'impasse politique et du délitement et de l'immobilisme institutionnel a conduit à l'influence croissante des forces extraconstitutionnelles sur la décision nationale et au déplacement de son centre». Pour ne pas rester dans la critique, le parti de Benflis a énuméré ses propositions de sortie de crise dont «le retour à la souveraineté populaire par l'organisation d'élections libres, transparentes et légitimes à tous les niveaux» et «la préparation, l'organisation et le contrôle de tous ces processus électoraux seront confiés à une instance indépendante et souveraine, dont les missions, les prérogatives et les moyens feront l'objet d'un consensus entre l'ensemble des forces politiques».