Lundi dernier, la famille d'un malade souffrant d'une appendicite chronique, qui s'est compliquée en péritonite, a souffert le martyr entre les établissements hospitaliers de la ville de Constantine, avant d'opter pour une clinique privée pour le faire opérer en urgence. « C'était notre unique moyen pour sauver mon frère, vu sa situation critique et la mauvaise prise en charge dont il a souffert dans un hôpital public à Constantine durant toute la journée, où le personnel faisait défaut à cause de ces grèves des médecins résidents et des paramédicaux », avoue Souhayla M. Ce cas n'est qu'un parmi des centaines qui font face à d'énormes difficultés au quotidien, notamment les cas nécessitant des interventions urgentes au niveau des établissements hospitaliers de la wilaya, surtout au CHU et aux hôpitaux d'El Bir et d'El Khroub. Ce qui pousse de nombreux malades à se rabattre sur les cliniques privées. Depuis le début du mois de janvier dernier, et le statu quo qui perdure pour la grève des médecins résidents, la situation ne cesse de se dégrader à tous les niveaux. En dépit des assurances avancées par les responsables quant à la prise en charge des cas urgents, il est utile de noter que même le service minimum n'est pas garanti dans certaines structures. « Cela fait des semaines que j'attends de subir une intervention chirurgicale, mais je suis sur qu'elle sera remise aux calendes grecques à cause de cette grève », déplore un quinquagénaire rencontré au CHU de Constantine. « Curieusement quand je me suis présenté dans un cabinet privé, j'ai trouvé des mêmes médecins grévistes qui y exercent », poursuit-il. Dans les autres structures, on se contente du strict minimum, alors que même les réunions des staffs médicaux ne se font plus depuis des semaines. A la clinique rénale de Daksi que nous avons visitée il y a quelques jours, ce sont les maitres assistants et les chefs de services qui assurent les consultations et les contrôles médicaux pour des centaines de malades. « Mais jusqu'à quand cela va-t-il durer surtout que les négociations entre les médecins résidents et le ministère de tutelle vont encore durer à cause des lenteurs administratives, et c'est le malade qui payera la facture », nous avoue un chef de service. La menace de grève que le syndicat des praticiens de la santé publique vient de brandir risque de complique encore les choses. À Constantine, où déjà la grève des paramédicaux a crée une véritable panique, ce nouveau débrayage, s'il aura lieu, ne fera que pas surement l'affaire des pauvres malades, notamment ceux qui n'ont pas les moyens d'aller se soigner chez le privé.