La dernière réunion avec des responsables du ministère de l'Enseignement supérieur s'est soldée par un échec. Les étudiants des Ecoles nationales supérieures (ENS) exigent l'ouverture d'«un dialogue franc» avec leurs tutelles (Enseignement supérieur et Education nationale). «Nous exigeons l'ouverture d'un dialogue franc dans le cadre de la commission commune mise en place en novembre, mais qui nous a toujours ignorés. C'est nous, à chaque fois, qui prenons l'initiative», signale Anouar El Hadi Noui, représentant des étudiants de l'ENS Assia Djebar de Constantine. A défaut, les délégués menacent d'organiser une marche à Constantine ainsi qu'une grève de la faim à travers les 11 établissements de formation. «Les dates ne sont pas fixées», signale le délégué. La dernière réunion avec des responsables du ministère de l'Enseignement supérieur s'est soldée par un échec. Les délégués, qui ont regretté l'absence des représentants du ministère de l'Education, ont décidé de maintenir leur mouvement et d'organiser des sit-in cycliques. Un rassemblement avait eu lieu, hier, devant la direction de l'éducation de Constantine. Un autre sit-in était prévu à l'intérieur de l'ENS de Bouzaréah dans la nuit, nous signale un délégué de l'établissement. Face à la poursuite du mouvement, les services de Tahar Hadjar ont menacé de radier les étudiants grévistes. Même langage de fermeté du ministère de l'Education, qui a annoncé que les grévistes perdront le bénéfice du poste de travail au profit des recrutés externes. Les étudiants des onze ENS du pays revendiquent l'engagement du ministère de l'Education nationale à procéder à leur recrutement dans leur lieu de résidence après la fin de leur formation, conformément à l'article 4 du contrat qui les lie aux ministères de l'Enseignement supérieur et de l'Education nationale. «Les recrutements anarchiques dans le secteur de l'éducation, qui s'est retrouvé avec 120 000 candidats et 92 000 sur la liste d'attente, ont faussé les calculs du ministère. Nous avons perdu la priorité pour le recrutement, prévue par la Fonction publique et le décret 12-240 du 29 mai 2012 (statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifique de l'éducation). Il n'y a pas cet avantage ni à l'intérieur ni en dehors des wilayas. Quelque 900 enseignants de la précédente promotion ont eu des difficultés pour se faire recruter. A février, il en reste 113 au chômage», détaille Noui. S'ils maintiennent leurs revendications pour les actuelles promotions (33 000 étudiants et 5000 diplômés pour la rentrée), les délégués proposent à leurs tutelles de changer le régime à partir de l'année prochaine. «C'est aux futurs candidats de l'accepter ou non», signale le délégué. «Nous tenons à nos revendications malgré la menace de l'année blanche. Mais nous proposons des aménagements, comme, par exemple, le changement de palier avec maintien du grade. Nous proposons pour la résidence, le recrutement à une distance respectable de la wilaya du concerné, même en dehors de la wilaya, comme dans les zones frontalières. Nous demandons aussi le maintien du grade pour un enseignant, même s'il change de palier. Par exemple, le PES, s'il est recruté en tant qu'enseignant du primaire, doit pouvoir garder son l'échelon (13), en attendant son poste d'origine», détaille le délégué de Constantine. Pour faire aboutir leurs propositions, les délégués réclament l'intervention du président de la République pour permettre «la relance du dialogue et une prise en charge de leurs revendications». Les menaces adressées aux étudiants en grève ne les ont pas poussés à rejoindre les bancs des écoles. Exception : des étudiants des ENS de Laghouat et Ouargla ont mis fin au débrayage.