30% du budget des œuvres sociales sont consommés par la commission de gestion. Le dossier de la gestion des œuvres sociales de l'éducation est à nouveau dans l'impasse. Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) et le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela) ont décidé de boycotter les travaux de la commission de gestion des œuvres sociales sur l'amendement de la loi régissant le mode de fonctionnement de ladite commission. Les représentants des autres syndicats, qui siègent dans cette structure, ont décidé lors de la rencontre d'avant-hier de reporter encore une fois les travaux de cette commission. Les neuf membres de la commission sont issus principalement du Cnapeste et de l'Unpef et «depuis quelque temps, ils ne font que reporter la réunion de la remise de la mouture finale de loi 12.01 qui fixe les modalités de fonctionnement de la commission et la gestion des œuvres sociales des travailleurs du secteur», souligne Boualem Amoura, président du Satef. Nos sollicitations pour confirmer l'introduction de cette demande par ces deux syndicats n'ont pas abouti, leurs représentants étant hier en réunion. M. Amoura pointe d'un doigt accusateur le ministère de l'Education «qui refuse de se saisir sérieusement du dossier». Le Satef révèle que la commission dont le mandat arrive à terme en mai n'a pas rendu public son bilan moral et financier. Les représentants des travailleurs qui se sont opposés au mode d'une gestion centralisée des œuvres sociales du secteur dépassant 1000 milliards de centimes par an, dénoncent une «gestion opaque» de l'argent des travailleurs, «dont 30% dépensés dans la prise en charge des membres de la commission». Les opposants à ce mode révèlent des «anomalies dans la gestion, comme les factures de restauration de 5 mois dépassent 820 000 DA, ou encore des milliers de prises en charge des frais de séjours aux Lieux Saints (omra) de milliers de personnes ne relevant pas du secteur de l'éducation. Un sénateur a bénéficié d'une prise en charge des frais de la omra totalement payée par cette commission», accuse en outre M. Amoura. Légalement, ce comité n'a aucune base juridique, puisque c'est le ministère qui doit installer la commission de gestion, soutient M. Amoura, estimant que «les syndicats doivent avoir un rôle de contrôle». «Les bilans précédents font ressortir que l'argent dépensé dans les voyages à l'étranger est supérieur à celui alloué aux soins des travailleurs de l'éducation. Cette commission a consommé 30% du budget total des œuvres sociales. Après le gel de ces œuvres en 2010, cette même commission s'est retrouvée, en 2012, avec un cumul de 4000 milliards de dinars. Où est cet argent ?» s'interroge M. Amoura. Les syndicats qui s'opposent au mode centralisé réclament une gestion «transparente» qui profite réellement aux travailleurs du secteur. Un appel est adressé au ministère de l'Education pour finaliser le texte qui doit fixer les prérogatives des membres de la commission et mettre en place les moyens de contrôle et de comptabilité pour une gestion «fiable» de l'argent de tous les travailleurs du secteur.