Sur les 8 000 chauffeurs de taxi que compte la corporation d'Oran, plus de 400 ont dû cesser leur activité en raison des augmentations de plus de 200% enregistrées sur la location des licences d'exploitation par leur propriétaire. La section d'Oran des chauffeurs de taxi, affiliée à l'UGCCA (Union générale des commerçants et artisans algériens), menace de recourir à des actions de protestation pour valoir les revendications socio- professionnelles des « taxieurs ». Selon son président, M. Kandsi Djillali, une assemblée générale des membres du bureau de wilaya ainsi que des chauffeurs de taxi est prévue pour le 4 mai prochain, dans la salle « Rhiad » de Hai Sedikkia, pour arrêter en commun accord les actions envisagées dans l'avenir. Il ne s'agit nullement à présent de revendications professionnelles qui sont claires et contenues dans des correspondances adressées au gouvernement depuis 2006, mais des problèmes sociaux qui ont mis au chômage plusieurs chauffeurs de taxis. Depuis ces deux dernières années, la situation sociale pour certains chauffeurs de taxi s'est nettement détériorée et s'empire de jour en jour. Sur les 8 000 chauffeurs de taxi que compte la corporation d'Oran, plus de 400 ont dû cesser leur activité en raison des augmentations de plus de 200% enregistrées sur la location des licences d'exploitation par leur propriétaire. Transport clandestin « Un propriétaire de la licence que j'exploitait depuis une décennie à subitement annulé, sans m'aviser, le contrat qui nous liait, en prétextant une augmentation de 1 500 DA par mois, suivie de la remise d'une avance en fonction de la durée du contrat, soit une somme de 60 000 dinars pour uniquement 2 années, payable cash. Le contrat a été résilié alors que j'avais encore droit à deux mois d'exercice. Je me trouve actuellement au chômage avec à ma charge une famille de 5 personnes, dont 2 enfants scolarisés et une mère âgée. Je me suis reconverti dans le commerce informel », témoigne un ancien chauffeur de taxi qui s'est reconverti dans le transport clandestin, avec tous les risques qu'il peut encourir. Uniquement dans la ville d‘Oran, les chiffres présentés par le président de la section rapportent qu'ils sont des centaines à vivre au quotidien cette situation, sans oublier le millier d'autres, notamment les jeunes qui ont dû payer des cours pour l'obtention du certificat de qualification de chauffeurs de taxis qui, d'année en année, et malgré les promesses des autorités, ne cessent de faire grossir le nombre des sans emploi par manque de licence d'exploitation. Il s'agit également de ceux qui sont poursuivis en justice par les institutions bancaires pour le non paiement des échéances des crédits contractés pour l'achat de leur véhicule. Déjà, depuis le début de l'année, une dizaine ont reçu des convocations pour se présenter devant l'huissier de justice et régler les montants selon l'échéancier établi, avant les poursuites judicaires. Lors de l'assemblée générale de ce dimanche, en plus de l'examen des grandes lignes du plan d'action élaboré par le bureau exécutif de la section pour l'exercice 2008-2009, il s'agira, a relevé le représentant, de lancer au appel au wali pour débloquer cette situation sociale et doter ces chauffeurs de cartes d'artisans ou de licences d'exploitation, comme cela a été fait du temps du gouvernement Hamrouche.