Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a annoncé, lundi à Alger, que 30 millions de DA ont été alloués au CHU Mustapha-Pacha pour la greffe d'organes. Le ministre, qui a présidé les travaux de la Journée scientifique sur le prélèvement d'organes sur donneur en état de mort encéphalique au CHU Mustapha-Pacha, a appelé les équipes médicales chargées de opérations de greffe à mettre en place une méthodologie de travail et un plan de formation pour faire aboutir cette activité. Il a proposé la création de l'Association des amis de la santé pour prendre en charge les aspects sociaux et psychologiques pour sensibiliser la société algérienne de l'importance du don d'organes. Le ministre s'est engagé à encourager les opérations de greffe d'organes, insistant sur le rôle des medias pour informer l'opinion publique sur ce sujet. Pour la formation en greffe d'organes en Algérie, M. Boudiaf a fait savoir que des équipes médicales algériennes se rendront en Argentine et à Cuba dans le cadre de la coopération et le jumelage avec ces deux pays. Concernant le prélèvement d'organes après la déclaration de la mort encéphalique, le ministre a souligné que la nouvelle loi sanitaire a défini les cadres juridiques devant être appliqués dans les services des urgences, notamment au sein des hôpitaux chargés de la greffe. Pour l'insuffisance rénale chronique, sur les 26000 patients actuellement dialysés ou en pré dialyse, seuls 10 000 restent éligibles à la greffe au regard de l'âge avancé des autres et des complications qu'ils ont eu le temps de développer. Pourtant, même ces personnes auraient pu prétendre à une vie meilleure et plus longue si elles avaient pu bénéficier à temps d'une greffe à partir de rein de cadavre, a-t-il précisé. Si la greffe de la cornée à partir de greffons importés vient d'être relancée et qu'il est attendu que plus de 1500 greffes soient réalisées d'ici la fin de l'année, ceci n'est qu'une mesure palliative, transitoire. En effet, seule la greffe à partir de donneurs cadavériques peut régler définitivement le problème et asseoir durablement l'activité de transplantation en Algérie, a indiqué le ministre. Cette situation montre les limites de la greffe à partir de donneurs vivants et indique de façon claire que la seule alternative est dans la mise en place d'un cadre juridique adéquat assurant le développement de la greffe d'organes, de tissus et de cellules à partir de donneurs en état de mort encéphalique ou de donneurs cadavériques, a-t-il ajouté.(APS)