« Coupé » en deux, le Soudan continue de subir les « affres » de la division qui, désormais, s'étend sur toute la partie subsaharienne de l'Afrique. Alors qu'ils étaient à deux doigts de se réconcilier, le Soudan et le Sud Soudan, contre toute attente, ont repris les armes pour le contrôle de la zone pétrolière de Heglig, située en territoire soudanais, mais revendiquée à la fois par les deux pays. La région est l'objet, depuis lundi, de bombardements de l'aviation soudanaise. Khartoum revendique la propriété de cette région et accuse les troupes du Sud de vouloir s'en emparer. Pour les autorités soudanaises, il s'agit d'une « légitime défense ». Le ministère soudanais des Affaires étrangères a affirmé, hier, que son pays ne bombarderait pas le Soudan du Sud, et qu'il ne cherchait pas la guerre. Le président sud-soudanais Salva Kiir a accusé, la veille, son voisin d'avoir commencé à attaquer son pays, dès lundi, en bombardant des positions et en menant des attaques au sol. Il a souligné que les forces sud-soudanaises avaient contre-attaqué et traversé la frontière pour contrôler Heglig.La communauté internationale est montée au créneau pour apaiser les tentions. L'Union africaine a appelé, hier, Khartoum et Juba à « retirer leurs forces à 10 km de la frontière » de chaque côté, exhortant également chaque pays à « cesser de soutenir les forces rebelles opérant sur le territoire de l'autre pays ». Auparavant, le Conseil de sécurité des Nations unies s'est dit « très inquiet des affrontements qui menacent d'entraîner une reprise du conflit aggravant la situation humanitaire » La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a, quant à elle, accusé Khartoum d'être responsable de l'escalade et d'avoir fait preuve d'usage disproportionné de la force. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a fait part, de son côté, de sa « forte inquiétude » devant les combats qui représentent « une dangereuse escalade dans une situation déjàtendue ».Devant les pressions, les représentants des deux pays se rencontrent aujourd'hui à Addis Abeba (Ethiopie) pour parler de la sécurité et des frontières. Cette réunion était prévue pour préparer un sommet entre les deux présidents, Omar Al Bachir et Salva Kiir. « Nous allons faire cesser les combats en cours et faire en sorte que n'éclate pas une nouvelle guerre entre les deux pays », a souligné le négociateur en chef sud-soudanais.