Résumé de la 82e partie n C'est en 1894 que les parents d'Al Capone quittent l'Italie pour l'Amérique. C'est là que naîtra l'un des plus célèbres criminels du XXe siècle. Le petit Al Capone fréquente l'école réservée aux immigrants. En dépit des conditions très dures (classes surchargées, enseignants jeunes et inexpérimentés), c'est un bon élève. C'est un enfant studieux et son père l'encourage. Or, ce que Gabriele ne sait pas, c'est qu'après l'école, le jeune garçon est dans la rue, où il subit des influences qui ne sont pas toujours bonnes. Et la rue de Al, c'est le quartier général d'un gangster très dangereux, Johnny Torrio. Comme la plupart des gangsters de l'époque, c'est un trafiquant notoire, un escroc mais c'était aussi – et cela, il le cachait – un proxénète qui tenait de nombreuses maisons closes sur la côte est. Un jour, alors que Torrio se promène dans la rue, il remarque le jeune garçon. Il l'appelle. — Tu veux bien faire une commission pour moi ? Comme il tient une pièce de monnaie à la main, Al fait oui de la tête. — Va retrouver un tel et remet lui ce pli ! Al s'exécute et empoche sa pièce. Torrio l'utilisera pour d'autres «commissions» et comme Al est à la fois discret et rapide, il le préférera aux autres garçons du quartier. Avec Torrio, Al apprendra surtout que seule la débrouillardise compte dans la vie. L'instruction, que son père lui cite comme moyen de réussite, n'est pas opérante dans son univers : Torrio, lui, n'a aucune instruction mais il vit comme un roi, brassant des milliers de dollars, exerçant son autorité sur des dizaines de gens. Il apprend aussi l'hypocrisie : on peut être un parfait citoyen, respectueux des lois, tout en exerçant, à la dérobée, l'escroquerie et le trafic. En 1909, quand Torrio quitte New York pour Chicago, Al a déjà appris beaucoup de choses. En revanche, il régresse à l'école où il s'ennuie beaucoup, mais son père ne veut pas qu'il quitte l'école. Un jour, son institutrice, une jeune fille à peine plus âgée que lui, lui fait une remarque désobligeante. Il répond par une grossièreté. «Mal élevé !» s'exclame l'enseignante, qui le gifle. Sans hésiter, Al lui rend la gifle. Le jeune garçon est aussitôt mis à la porte et, en dépit de l'intervention de son père, il n'est pas repris. Son père le force à chercher un travail. Pendant six années, il va travailler durement, d'abord dans une usine d'armes, puis dans une entreprise, comme coupeur de papier. C'est un ouvrier habile et très ponctuel qui s'attire la sympathie de ses employeurs. Le travail fini, il rentre chez lui et, à la fin du mois, il verse son salaire à son père, ne gardant pour lui que ce qu'il veut bien lui donner. Après le travail, il va rejoindre ses copains de quartiers. Les jeunes, gens issus de l'immigration, étaient à cette époque livrés à eux-mêmes. Exclus à quinze ans de l'école, ils flânaient dans les rues. Il n'y avait aucune structure culturelle, sportive ou de loisir pour s'occuper d'eux. Les heurts intercommunautaires étaient fréquents à Brooklyn et des incidents, parfois dramatiques, éclataient entre bandes de jeunes. Pour se protéger mais aussi pour se sentir «entre soi», chaque communauté avait son «gang de jeunes» : Italiens, Irlandais, Juifs... Les Italiens étant la communauté la plus nombreuse, ils avaient plusieurs bandes. C'est ainsi qu'Al Capone fera partie de plusieurs bandes : les South Brooklyn Rippers, les Forty Thieves Juniors, les Five Points Juniors... (à suivre...)