L'histoire de Sidi Ali M'barek, le saint vénéré de la ville de Koléa, commence au XVIe siècle, non pas dans la ville de Koléa mais très loin de là, dans la vallée d'Eghriss, du côté de Mascara. Sidi Ali avait, à l'époque, une quarantaine d'années, il était féru de science, et avait pratiquement lu tout ce qui était disponible, à l'époque, dans sa région. Dans sa tribu, il est connu pour sa piété et certains voyaient même en lui un saint, ce qui explique le titre de «Sidi» (mon seigneur), qu'on lui donnait. Chez lui, il a appris à lire, à écrire et il a appris le Coran. Cela lui a suffi, mais voilà que la soif d'apprendre le prend. C'est ainsi qu'il entend parler de la ville de Koléa. C'est une ville relativement récente, par rapport à d'autres villes algériennes, puisque sa fondation ne remonte qu'à la seconde moitié du XVIe siècle. Comme son nom l'indique, qouli'â, est une ville fortifiée, construite par le bey Hassane ben Khereddine. Celui-ci l'a peuplée d'Andalous qui ont apporté avec eux leurs coutumes, leurs connaissances et leur savoir-faire. Ils ouvrent des écoles qu'ils pourvoient de maîtres dont la réputation se répand très vite. Et ce sont ces maîtres dont Sidi Ali a entendu parler et il ne rêve que d'une chose : assister à leurs cours !