Constat - Le dernier jour du Salon international du livre d'Alger (Sila).a été marqué par un afflux considérable du public. Un bilan, le 1er pour ce 18e Sila, est plutôt positif et va à l'encontre de l'idée qui suppose qu'il n'y a pas de lectorat en Algérie. Bien au contraire, ce dernier existe. Il suffit juste de le servir et de répondre à ses attentes comme à ses besoins. «A chaque édition, le Salon international d'Alger démontre de l'existence d'un lectorat algérien avec ses besoins et ses préférences pour tel ou tel autre type de lecture», a expliqué Samira Bendris, directrice des éditions El Ibriz. «Je ne suis pas d'accord avec l'idée que l'Algérien ne lit pas. C'est un constat erroné. Puisqu'à chaque fois, le Salon international du livre d'Alger nous démontre le contraire.» Pour elle, le lectorat existe, mais il n'est pas homogène. «Il s'agit d'un lectorat varié, qui a ses goûts et ses préférences livresques», a-t-elle souligné. Autrement dit, les Algériens ne lisent pas la même chose, chacun est porté sur des lectures diverses. Et, en dépit de cette diversité, l'engouement pour le livre existe. «Il est grand», a-t-elle soutenu. «L'enfant déjà a un goût pour la lecture. Il vient avec ses parents et il feuillette les livres disponibles pour s'enquérir des nouveautés. Il finit même par en acheter. Ce qui, bien sûr, est extraordinaire. C'est un réel plaisir de voir des enfants accompagnés de leurs parents venir à la rencontre du livre. Parce que ces enfants sont ceux qui constitueront le lectorat de demain. Il le renouvellera.» Ainsi, l'intérêt des lecteurs algériens pour le livre s'est, une fois de plus, confirmé durant ce 18e Sila. Par ailleurs, Samira Bendris estime que s'il y a beaucoup d'effervescence lors de chaque Sila, c'est seulement parce que les gens de l'intérieur s'y déplacent en masse. «Le Salon international du livre d'Alger est le seul événement, voire le rendez-vous phare dédié entièrement au livre», dit-elle, et de regretter : «Il y en a malheureusement qu'un seul. Si le Sila se déplace à travers le territoire national, ce sera bénéfique et pour le public et pour le livre.» C'est ainsi que Samira Bendris, en tant que professionnel du livre, préconise, à cet effet, des salons régionaux. «Des salon régionaux sont effectivement des initiatives louables. C'est bien autant pour le public que pour l'éditeur. Par exemple moi, je ne vais pas me contenter de vendre mes livres en librairies, car un libraire me prend uniquement quelques exemplaires. Et à ce rythme, je ne rentre pas dans mes fonds et j'aurai du mal à écouler pleinement mon produit. Des salons régionaux vont me permettre déjà d'être en contact direct avec les lecteurs, donc de vendre plus de livres qu'en librairie. Et je peux enregistrer de ce fait des bénéfices intéressants.» Ainsi, Samir Bendris, pour qui les salons régionaux constituent une aubaine pour les éditeurs, privilégie le contact direct tant l'engouement est grand. - Les visiteurs ne sont pas forcément des lecteurs individuels. Car en sillonnant les stands, l'on peut constater que le plus gros des ventes se fait auprès des universités, des librairies, des bibliothèques et autres institutions. C'est ainsi que les «religieux», fortement présents à chaque Sila et qui sont nettement reconnaissables à leur tenue vestimentaire, quittent les lieux en groupes et les mains chargées de livres sur l'Islam et autres référents théologiques. Ces potentiels acheteurs ont des librairies ou les revendent à des librairies dans différentes régions du pays, notamment les zones reculées, exemptes de réseau de distribution. Il y a aussi des particuliers qui viennent faire des acquisitions en gros. Ainsi, outre les amateurs de bons feuillets, on rencontre aussi des libraires, des bibliothécaires, des revendeurs, des représentants d'institutions... Enfin quel que soit le visiteur, le Salon international du livre d'Alger est, chaque année, soutenu par une grande affluence. Le pouvoir d'achat est extraordinaire. Il y a un réel potentiel d'évolution. C'est un rendez-vous important dans l'agenda international, voire incontournable pour les éditeurs, les auteurs et les lecteurs.