Résumé de la 20e partie De Salvo fut transféré à la prison de haute sécurité de Walpole, une véritable forteresse. Il ne reçut jamais aucun soin et ne fut jamais examiné ou soigné par des psychiatres. Dans leur rapport, les experts ont expliqué avoir eu bien des problèmes à obtenir de l'ADN à partir des prélèvements effectués sur le corps de Mary Sullivan et n'avoir souvent pu faire que des comparaisons partielles. Après tout ce temps, il ne restait de son corps qu'un squelette et son corps avait été embaumé avant d'être mis en terre. Les experts ont découvert deux profils ADN différents. L'un appartient sûrement à un Asiatique et l'autre à un Caucasien. Et ils ont admis qu'ils ne pouvaient jurer que l'un de ces ADN était celui de l'assassin de Mary Sullivan. En effet, personne ne sait si le corps de Mary Sullivan a été touché par ses colocataires, par les policiers, par le médecin légiste, par les employés des pompes funèbres ou qui que ce soit d'autre. Et les sous-vêtements dans lesquels elle a été enterrée (sur lesquels du «matériel» a été découvert) lui ont été passés par une ou des personnes inconnues. Les contaminations d'ADN ont dû être nombreuses... Les experts sont contrariés du fait que du «matériel» ADN n'ait pas été prélevé, à l'époque, sur toutes les personnes qui auraient pu avoir touché le corps de Mary Sullivan. Cela fait beaucoup de questions sans réponses? Et sans ces réponses, il serait outrancier d?assurer sans ambages que De Salvo n?est pas l?Etrangleur de Boston. Susan Kelly, dans son ouvrage The Boston Stranglers : The Public Conviction of Albert De Salvo and the True Story of Eleven Shocking Murders, explique qu?elle est persuadée de l?innocence de De Salvo. La plupart de ses arguments ont été repris dans l?ouvrage de Casey Sherman, A Rose for Mary. Aucune évidence physique ne reliait De Salvo aux meurtres. Si les analyses d?ADN avaient pu être aussi bien maîtrisées à l?époque qu?elles le sont aujourd?hui, les traces de sperme retrouvées sur certains lieux des crimes auraient pu établir avec certitude l?innocence ou la culpabilité de De Salvo. Mais ce sperme n?a, semble-t-il, pas été conservé. Selon Susan Kelly, aucun témoin ne pouvait se souvenir avoir vu De Salvo autour des lieux du crime, malgré son «nez proéminent». C?est un argument un peu léger : De Salvo ressemblait à monsieur Tout-le-monde (la trentaine, pas très grand, ni beau ni laid, sans barbe ni moustache?) et n?a pas dû marquer les esprits de celles et ceux qui auraient pu le voir. L?étudiant, qui vivait au-dessus de l?appartement de Joann Graff et qui avait parlé à un «étranger» cherchant après elle, ne reconnut pas De Salvo sur une photo qu?on lui montra (alors que De Salvo expliqua avoir parlé à ce jeune homme). Marcella Lulka (qui vivait dans le même immeuble que Sophie Clark) avait rencontré un jeune homme aux cheveux châtains clairs qui disait venir pour repeindre les appartements. De Salvo raconta lui-même cet épisode, par la suite, mais il avait des cheveux noirs de jais et non châtains clairs. (à suivre...)