C?est à de véritables cascades que se livrent certains chauffeurs de bus privés. Malmenant leurs passagers à volonté, ils n?ont pour seul souci que de faire «le plein» et d?arriver vite. Nul ne peut nier le rôle joué par les transporteurs privés pour atténuer la crise du transport urbain dans les grandes villes, notamment à Alger où plus de 600 000 personnes empruntent quotidiennement les transports en commun. Mais ces transporteurs, qui ont acquis, pour la majorité, leurs minibus dans le cadre du programme de l?emploi de jeunes, font dans l?anarchie la plus totale. Ils ne respectent ni les consignes de sécurité ni le cahier des charges qui réglemente leur travail. Les conducteurs et les receveurs jouent les cow-boys sur les routes. Ils démarrent quand ils veulent, marquent les arrêts à leur guise et font monter le plus possible de passagers en leur faisant payer le prix fort pour de courtes distances. Les receveurs «qui ne sont à vrai dire que des caissiers», comme le fait remarquer un passager, sont, pour la plupart, des mineurs. Certains deviennent la bête noire des passagers, de par leur comportement à la limite de l?insolence.