«Entre un café et un autre, il y a un café», disent les habitants de Aïn Taya. Mais cette belle petite ville ne se résume pas à cela. Elle se particularise aussi par des terres agricoles intactes, des plages superbes, impitoyablement pillées malheureusement, un centre culturel animé et des gens qui aiment lire. Située à une trentaine de kilomètres de la ville d?Alger, la charmante ville de Aïn Taya semble, curieusement, être une ville exceptionnelle en matière de sécurité et de propreté, comparée aux autres villes d?Alger. «Même en pleine crise sécuritaire des années 1990, Aïn Taya était calme et sereine», témoignent de nombreux habitants. Cependant et vu sa situation géographique, l?activité économique dans cette ville n?est animée que durant la saison estivale, sinon, c?est le calme complet. Heureusement qu'il y a l'agriculture. «A perte de vue, ces champs de pommes de terre et de tomates me rappellent les années 1970, où l?Algérie donnait une grande importance à ce secteur vital qu?est l?agriculture. Mais dans notre ville, les terres agricoles sont préservées. Est-ce une volonté de préserver le cachet de Aïn Taya ou bien, tout simplement, un manque de projets d'aménagement?»,se demande un sexagénaire qui exploite une EAC depuis 1966. En effet, la ville de Aïn Taya, qui compte environ 30 000 habitants, garde toujours de grandes surfaces cultivées ou laissées à l?abandon. Les gens ici se disent étonnés que leurs terres aient été épargnées malgré le tremblement de terre de mai 2003 qui a nécessité des assiettes foncières très importantes, alors que sur les terres de Aïn Taya, il n?y a, pour l?instant, que des chalets. Ils espèrent tout de même que cette situation sera l'expression d?une volonté politique de sauvegarder la vocation purement agricole de la région. «Depuis longtemps, notre ville et beaucoup de villes voisines sont d?un important apport pour la production des fruits et légumes pour la région centre de l?Algérie et on espère bien que cela durera longtemps», souhaite un cultivateur à Zerzouria. Les agriculteurs de Aïn Taya se plaignent des prix de la semence et des engrais. «On n?arrive même pas à cultiver la moitié de nos terres, l?eau manque et l?électricité est plus chère. Les autorités locales ne nous permettent pas de réaliser des forages sous le prétexte d?appauvrir la nappe phréatique», se désole un agriculteur.