Dans la tradition onomastique algérienne, le nom de lieu a souvent servi de dénomination aux personnes. C?est le nom dit de la nisba (apparentement) de l?onomastique arabo-musulmane. Ainsi, dans les fameuses tabaqat, listes de personnages célèbres du Moyen-Age et de l?âge classique, le nom des personnages est presque toujours suivi de sa nisba. Ainsi, al-Djaza?iri (originaire de la ville d?Alger), al Tilimsani (originaire de la ville de Tlemcen», al-Qasantini (originaire de la ville de Constantine), al-Wardjlani (originaire de la ville de Ouargla), prononcé en berbère local Wardjran, etc. Parfois, au lieu d?avoir des noms de villes, on a des noms de tribus. Ainsi, al-Zwawi (le zouaoua, c?est-à-dire de la confédération kabyle des Igawawen du Djurdjura), al-Waghlisi (de la tribu des Ath Waghlis, dans la vallée de la Soumam), al-Mchedalli (de la tribu kabyle des Imchedallen), etc. On a aussi des grands noms de tribu, qui nous viennent des temps anciens : al-Sanhadji, de la grande tribu des Sanhadja, à laquelle appartiennent de nombreuses tribus ; Zenati, de la tribu des Zénata ; al-Maghili, des Maghila ; ou du côté des grandes tribus arabes, Tha?alibi, des Tha?aliba ; Nayli, des Ouled Naïl, etc. On sait que tous ces lieux et toutes ces tribus sont à l?origine de nombreux patronymes aujourd?hui employés : Zouaoui, Tlemçani, Ouargli, etc.