Résumé de la 5e partie n Le jeune Al Capone grandit dans un univers de pauvreté. Il va à l'école, mais il subit aussi l'influence de la rue. Il a quatorze ans et va toujours à l'école. Une école qu'il supporte de moins en moins, mais où son père le force à se rendre. Un jour, son institutrice, une jeune fille à peine plus âgée que lui, lui fait une remarque désobligeante. Il répond par une grossièreté. «Mal élevé !», s'exclame l'enseignante, qui le gifle. Sans hésiter, Al lui rend la gifle. Le jeune garçon est aussitôt mis à la porte et, en dépit de l'intervention de son père, il n'est pas repris. «De toute façon, dit l'adolescent, je ne vois pas ce que je fais à l'école !» Le père, en colère, lui lance : «Si tu ne vas plus à l'école, tu devras travailler pour mériter ton pain !» La famille n'est pas dans le besoin puisque le salon de barbier de Gabriele est prospère, mais l'immigré italien a des principes : pas de place pour les oisifs, le travail est une obligation pour tous ! En 1908, l'aîné des garçons Capone a quitté le foyer pour aller faire fortune à l'Ouest ; Al en aurait fait autant s'il en avait les moyens et surtout l'âge. Mais à quatorze ans on est encore un enfant, et même si on doit gagner sa vie, on a besoin du toit d'une famille. Pendant six années, il va travailler durement, d'abord dans une usine d'armes, puis dans une entreprise, comme coupeur de papier. C'est un ouvrier habile et très ponctuel qui s'attire la sympathie de ses employeurs. Le travail fini, il rentre chez lui et, à la fin du mois, il verse son salaire à son père ne gardant pour lui que ce qu'il veut lui donner. Après le travail, il va rejoindre ses copains du quartier. Les jeunes gens issus de l'immigration étaient, à cette époque, livrés à eux-mêmes. Exclus à quinze ans des écoles, ils flânaient dans les rues. Il n'y avait aucune structure culturelle, sportive ou de loisirs pour s'occuper d'eux. Les heurts intercommunautaires étaient fréquents à Brooklyn et des incidents, parfois dramatiques, éclataient entre bandes de jeunes. Pour se protéger, mais aussi pour se sentir «entre soi», chaque communauté avait son gang de jeunes : Italiens, Irlandais, Juifs... Le mot «gang» est un peu fort et peut-être faut-il lui préférer celui de «bande». Les Italiens étant la communauté la plus nombreuse, ils avaient plusieurs bandes. C'est ainsi qu'Al Capone fera partie de plusieurs : les South Brooklyn Rippers, les Forty Thieves Juniors, les Five Points Juniors... Les jeunes ont entre douze et dix-huit ans, le plus âgé les dirigeant. Ils organisaient des excursions, tenaient les paris, fumaient et buvaient ensemble, tenaient des réunions grivoises et, surtout, se battaient avec les bandes rivales. Les bandes commettaient aussi des vols, des escroqueries et, pour se venger de la société, s'adonnaient à des actes de vandalisme... Il était fréquent que des adultes, qui faisaient partie, eux, de gangs organisés, fassent appel à leurs services. C'était, pour ces jeunes, une façon de faire leurs armes, de s'initier à la délinquance. (à suivre...)