Le territoire algérien ne sera pas intégré dans le commandement régional Maghreb-Sahel que les Etats-Unis veulent établir au sud du Sahara pour lutter contre le terrorisme, a déclaré, ce matin, notre ministre des AE. «L'Algérie n'a jamais accepté l'installation de bases étrangères sur son sol incompatibles avec sa souveraineté et son indépendance.» «L'Algérie n'acceptera pas l'installation de bases militaires étrangères sur son sol», a assené le ministre, ajoutant qu'«aucune demande» n'a été formulée dans ce sens pour le moment. Pour rappel, lors d'une conférence à Dakar le 6 février, placée sous l'égide du Partenariat trans-saharien (Tsctp), les Etats-Unis avaient fait état d'un projet de création d'un commandement chargé de l'Afrique au Pentagone, afin de prévenir l'implantation de groupes terroristes dans les zones transfrontalières au Sahara et au Maghreb. Le ministre algérien des Affaires étrangères s'explique plus loin sur la position de principe de l'Algérie. «Nous avons toujours considéré que la présence de telles bases sur notre sol est incompatible avec notre souveraineté nationale. Pour être clair, je dirai que l'Algérie n'acceptera pas l'installation sur son territoire de bases militaires étrangères quel que soit le pays auquel elles appartiennent.» Ce qui n'empêche nullement une coopération avec les Etats-Unis, qui est d'ailleurs en cours, a précisé le chef de la diplomatie algérienne «en matière de lutte contre le terrorisme. Cette coopération est jugée tout à fait profitable.» A une question relative au blocage existant dans la construction de l'UMA, Mohamed Bédjaoui, a estimé que la question du Sahara occidental n'est pas la source du blocage. Il affirme que des parties tentent de crédibiliser la thèse selon laquelle «c'est le Sahara occidental qui entrave ce processus», alors que «nul n'ignore que le problème sahraoui existait déjà», argue-t-il. Encore une fois, l'Algérie, par la voix cette fois de M Bédjaoui, plaide pour le règlement de la question dans un cadre «conforme à la légalité internationale». Pour la construction de l'UMA, le ministre a évoqué l'approche qui avait prévalu lors du lancement de ce chantier qui «consistait précisément à s'atteler à la construction maghrébine en laissant le règlement de la question sahraouie aux Nations unies, le «forum le plus qualifié» pour cela». Dans ce cadre, le chef de la diplomatie algérienne révèle que pour apprécier la volonté de l'Algérie, «il suffit de voir qui est le pays qui a ratifié le plus grand nombre de conventions signées dans le cadre de l'UMA». S'exprimant sur l'accord d'association avec l'Union européenne, il dira que «l'Algérie continuera de demander un engagement plus déterminé pour appuyer la mise à niveau de notre économie», affirmant par ailleurs que le démantèlement des barrières douanières a touché 2 000 produits.