Appréhensions L?administration Bush ne cache pas son inquiétude, la déstabilisation de l?Arabie saoudite, alliée des Etats-Unis et premier exportateur de pétrole, pouvant avoir des conséquences désastreuses. L'attentat de Riyad, qui a fait ressurgir le spectre d'Al-Qaîda, a de nouveau placé l'Arabie saoudite au centre des inquiétudes américaines en matière de terrorisme. Le président américain George W. Bush a appelé hier le prince héritier Abdallah Ben Abdel Aziz pour lui dire que les Etats-Unis «étaient aux côtés de l'Arabie saoudite dans la guerre contre le terrorisme», a rapporté la Maison-Blanche. Le secrétaire d'Etat adjoint, Richard Armitage, en tournée dans la région, est arrivé hier soir dans la capitale saoudienne, où il devait discuter de la lutte contre le terrorisme. L'attentat de samedi soir «est probablement l'?uvre d'Al-Qaîda», le réseau terroriste d'Oussama ben Laden, a-t-il déclaré à son arrivée. L'objectif d'Al-Qaîda «est de renverser le gouvernement saoudien mais aussi de susciter la peur et de répondre la terreur», a ajouté M. Armitage, qui devait s'entretenir dans la soirée avec le prince héritier, homme fort du royaume. L'attentat a fait 17 morts, dont cinq enfants, selon le ministère de l'Intérieur saoudien. A Washington, le département d'Etat a indiqué que plusieurs ressortissants américains avaient été légèrement blessés, sans donner leur nombre exact. Washington avait envoyé, avant même cet événement des signaux d'alarme, en annonçant notamment la fermeture de son ambassade à Riyad et en affirmant que des menaces d'attentats étaient passées de la phase de conception à celle de l'exécution. Un membre de la commission de renseignement du Sénat a indiqué hier que son instance avait été informée, il y a une semaine environ, qu'un tel attentat pourrait être imminent. Cet attentat survient alors que les Etats-Unis se félicitent d'avoir renforcé leur coopération antiterroriste avec le royaume depuis les attentats du 11 septembre 2001, et plus particulièrement depuis une série d'attentats commis à Riyad le 12 mai dernier. L'évolution de l'Arabie saoudite est suivie avec une attention toute particulière à Washington depuis les attentats du 11 septembre 2001, dont 15 des 19 auteurs étaient d'origine saoudienne. Le sénateur démocrate Joseph Biden, a souhaité dimanche, sur la chaîne CNN, que cet attentat «soit un signal de réveil pour le régime saoudien et stoppe le soutien indirect à Al-Qaîda».