Résumé de la 1re partie n En mentant à la femme du Padichah sur la véritable raison des pleurs de sa fille, la mère réussit à obtenir de nombreuses faveurs dont le mariage de sa fille avec le fils du Padichah... Deux ou trois jours plus tard, la vieille tombe subitement malade et meurt. La fille est orpheline, mais elle est la bru du Padichah... Les jours passent, une semaine, dix jours, enfin un vendredi après-midi les nouveaux mariés se rendent au cimetière sur la tombe de la vieille et que voient-ils ? Un cyprès y a poussé qui a déjà la taille d'un petit homme. Pendant que le jeune homme debout lit le Coran, le cyprès se penche vers la jeune fille qui est assise et lui demande à l'oreille ce qu'elle a fait de la soupe aux lentilles. Celle-ci, ne craignant plus d'être battue, esquisse un sourire. Son mari s'en étonne : «Je suis triste pour la vieille qui n'était même pas ma mère. Toi, tu souris, pourquoi ?» Elle essaye de dévier la conversation, mais rien n'y fait, alors elle dit : «J'ai souri car je trouve que vos moustaches ressemblent, sauf votre respect, au balai garde-robe de mon père !» A ces mots, le jeune homme fou furieux court au café chercher des témoins, Hasan, Huseyin ou d'autres : — Pourquoi es-tu venu nous chercher ? — Je veux divorcer. — D'accord, mais si tu nous prends comme témoins, il faut, au moins, nous dire en quoi consiste la faute de ta femme. — Elle a dit que mes moustaches, sauf votre respect, ressemblent au balai garde-robe de son père. — Mon fils, on ne divorce pas pour cette phrase, tu te montes la tête pour rien, tu aurais dû lui demander de te montrer le balai en question. Va d'abord voir si ce balai est bien ou non. Après on verra et on sera tes témoins. Le jeune homme retourne chez lui, et se couche. Le lendemain matin, il dit à sa femme : Allons donc voir le balai garde-robe de ton père.»... Il faut vous dire que celle-ci n'en savait strictement rien... Il fait atteler la calèche, la fait monter et lui demande d'indiquer le chemin. «Par-là», dit-elle. Ils sortent du village, avancent, avancent sur la route et, chaque fois que son mari demande si c'est plus loin, elle répond «Oui»... Ainsi vont-ils... Midi passe... La fille a besoin d'uriner et demande à son mari de faire arrêter la calèche. En réalité c'est une excuse pour s'enfuir dans la forêt. C'est alors qu'une tortue s'approche d'elle, un trousseau de clés à la bouche, et les lui donne en disant : «Prends ces clés, un peu plus loin il y a un palais. Ouvre la porte et entre comme si c'était ta propre maison, je te fais cadeau du balai garde-robe. Mais au retour n'oublie pas de laisser les clés ici.» Elle met les clés dans sa poche pour que son mari ne les voie pas et, toute contente, retourne à la calèche. Ils continuent leur chemin et aperçoivent enfin le palais... Elle montre les chambres une à une, elles sont belles et joliment meublées, mais lui est impatient de voir les toilettes où il constate, avec étonnement, qu'une moitié du balai garde-robe est en rubis et l'autre moitié en saphir. Tout heureux de ressembler à un si bel objet, il l'emmène en souvenir... En passant devant la forêt, prétextant une fois encore l'envie d'uriner, elle descend de calèche et dépose les clés où le lui avait indiqué la tortue. De retour chez eux, le fils du Padichah montre le fameux balai à ceux qui l'avaient si bien conseillé et grâce à qui il n'avait pas divorcé pour rien... Tout content, il fit à nouveau célébrer ses noces avec la fille de la vieille et ils vivent toujours heureux... (Celui à qui la fille avait donné la soupe aux lentilles était le prophète Elie. Bien entendu elle ne se doutait de rien, la pauvre ! Pour la remercier de ne jamais avoir dévoilé l'histoire de la soupe aux lentilles, il lui était venu en aide, transformé en tortue pour que le mari et le cocher ne le voient pas.)