L'UE importe le quart de son gaz de Russie, dont près de la moitié transite par l'Ukraine. Cette rencontre est destinée à préparer un nouveau rendez-vous, «dont la tenue a été convenue autour de mi-mai», du commissaire européen à l'Energie, Günther Oettinger, avec les ministres russe et ukrainien de l'Energie, Alexandre Novak et Iouri Prodan, qui avaient engagé des discussions le 2 mai à Varsovie. A l'issue de ces premiers entretiens, M. Oettinger avait déclaré que les rencontres se poursuivraient pour éviter les coupures de gaz et qu'il s'agissait «d'arriver à un accord avant la fin mai pour que les mois de juin, juillet et août puissent être utilisés pour stocker le gaz». Toutefois, en réponse, le ministre russe avait réitéré la menace russe d'une réduction des livraisons de gaz à l'Ukraine faute de prépaiement en mai, alors que Kiev n'a pas réglé son addition gazière pour les trois derniers mois. Selon les médias russes, la prochaine rencontre des ministres et du commissaire pourrait se tenir le 16 mai à Athènes, en marge d'une réunion informelle des ministres européens de l'Energie à Athènes. Les chances d'un accord restent suspendues à l'évolution des rapports entre Moscou et l'UE qui menace toujours de durcir ses sanctions contre la Russie. D'ailleurs, la rencontre technique de lundi coïncidera avec une réunion à Bruxelles des ministres européens des Affaires étrangères consacrée à la crise ukrainienne et à d'éventuelles nouvelles sanctions contre des responsables russes et pro-russes, et à une visite à Kiev du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Le gouvernement ukrainien est attendu à Bruxelles le 13 mai pour y rencontrer la Commission. Les tensions entre Moscou, Bruxelles et Washington auxquelles se sont ajoutées les mauvaises nouvelles de Libye ont impacté les cours du pétrole. Les prix du brut ont en effet évolué en hausse, hier, en cours d'échanges européens, soutenus par les tensions en Ukraine, où les insurgés pro-russes ont maintenu le référendum de dimanche prochain, et en Libye, où les rebelles bloquent toujours deux terminaux pétroliers. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a progressé de 73 cents à 108,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance a grimpé de 82 cents à 101,08 dollars. «Le Brent a dépassé les 109 dollars le baril (hier) matin (pour la première fois depuis fin avril). Les opérateurs de marchés continuent de scruter l'Ukraine et la Libye», ont commenté des analystes. R. C.