Les Algériens seront-ils tous logés dans les toutes prochaines années et le problème du logement qui a longtemps empoisonné leur existence ne sera-t-il plus qu'un mauvais souvenir ? Le ministre de l'Habitat l'a réitéré à maintes reprises, assurant que la crise de logement sera résolue de manière définitive au plus tard au premier trimestre 2019. Les citoyens n'ont pas d'autre choix que d'y croire lorsque le membre du gouvernement le certifie et le répète à l'envie surtout quand il affirme que cette déclaration n'a rien de populiste ni de démagogique. Il a même assuré que le plan de rigueur ne touchera pas le secteur de l'habitat. Il est invraisemblable qu'un problème qui a occupé l'essentiel de l'existence de l'Algérie indépendante puisse connaître son terme en seulement trois années. Mais si le gouvernement le dit... Il faut bien entretenir l'espoir et on ne peut que souhaiter que cet espoir puisse aboutir à des actions concrètes. Le rythme effréné de construction adopté ces dernières années devrait le confirmer, mais le citoyen algérien est un «chat échaudé (qui) craint l'eau froide». Il a vécu tout au long de ces décennies post indépendance par moments imprégné du rêve de posséder un toit et à d'autres moments, plus nombreux, accablé par le désespoir car ne voyant pas l'issue du problème. Combien sont-ils, ceux à qui la mort a ôté cet espoir d'assurer un toit à leur famille, après une vie passée à attendre ? D'autres, beaucoup d'autres, ont défié les autorités en installant des taudis dont la multiplication a non seulement amoché l'environnement, mais en plus a amplifié le déficit en logements. Un déficit difficile à combler sauf si l'on met les bouchées doubles de façon à ce que les besoins soient maîtrisés et ne dépassent pas les réalisations avec l'accroissement démographique. Ce n'est pas un secret, les pouvoirs publics savent que l'existence des citoyens est suspendue en grande partie à ce fameux logement qui les tient en haleine. Puisse celui-ci se matérialiser pour ceux qui en ont vraiment besoin. R. M.