La modernisation du système bancaire algérien, un processus entamé depuis 2002, a, certes, enregistré des avancées mais celui-ci est loin d'être réellement performant. Les nouveautés introduites par les autorités monétaires algériennes afin de dynamiser un secteur qui fonctionnait jadis selon une logique d'administré commencent à se faire sentir sur le terrain, mais sont loin d'être au niveau de standardisation internationale. «On avance, mais moins vite que les autres pays», commentent certains économistes. Les reproches des spécialistes en la matière réside non seulement dans les axes sur lesquels s'est basée cette réforme, mais concerne les lenteurs dans le rythme de ladite réforme. Même son de cloche chez plusieurs organismes étrangers. En effet, le dernier rapport du FMI, pour le compte de l'exercice écoulé, a mis à nu les lenteurs dans le rythme de la réforme, mais relève les progrès réalisés en matière de supervision et de développement du marché obligataire. «Le traitement du portefeuille des banques a permis d'empêcher les taux d'intérêt non performants de continuer à progresser», note ce rapport, pour qui rendre le marché interbancaire de plus en plus dynamique constitue une priorité majeure pour l'amélioration de l'allocation du crédit à l'économie. Plus loin, l'institution que dirige DSK a indiqué que la réforme du système bancaire algérien doit être axée sur l'ouverture au secteur privé et poursuite du processus de privatisation (notamment du CPA et de la BDL), ainsi que l'amélioration de l'environnement opérationnel des banques et la gouvernance bancaire (limiter les prêts non performants, accélérer la transition aux normes IFRS). L'autre point soulevé par le FMI a également trait au développement des modes de financement non bancaires pour introduire de la concurrence dans le financement de l'investissement. Et pour boucler la boucle, cette institution a suggéré aux responsables algériens de procéder à la recapitalisation des banques publiques. Cette proposition, ajoute le rapport, trouve son essence par l'augmentation substantielle des crédits d'investissement destinés aux entreprises, en particulier pour les grands projets. Concernant les points positifs, le Fonds monétaire international a mis en exergue le progrès enregistré en matière de modernisation des moyens de paiement, notamment la mise en place d'un système compensatoire en temps réel, de la normalisation et la télécompensation des chèques. Le même rapport a également salué la gestion prudentielle algérienne des réserves de changes, et a cité notre pays parmi un nombre limité de pays émergents et en développement «à faible vulnérabilité». Il est à noter que l'autre point inscrit dans le cadre de cette réforme, sans donner au final les résultats escomptés, est le marché du crédit. Preuve en est l'ire de certains opérateurs économiques qui se plaignent du manque, voire, dans certains cas, d'absence de financement des banques nationales. Côté officiel, on a laissé entendre que le financement de petites, grandes ou moyennes entreprises, ou à capitaux mixtes, s'est étendu avec, à la clé, chaque année, un progrès de 15%. Les dernières statistiques bancaires montrent que le stock de financement à l'économie et aux particuliers a dépassé 2 500 milliards de dinars de crédits injectés pour toutes les entreprises. Du côté des experts, on évoque également les lenteurs bancaires dans le traitement des affaires et les dossiers de crédit. «Malgré le processus de modernisation entamé depuis plus de deux ans, le système est toujours à la traîne», a précisé un ancien cadre banquier. S. B. La modernisation des banques s'impose Le processus de modernisation du système bancaire a été entamé en 2002. Cette réforme s'articule autour de plusieurs axes : l'industrie du paiement, la rationalisation et l'optimisation des opérations avec les étrangers et, enfin, le marché du crédit. Ces trois éléments, au demeurant essentiels pour chaque système bancaire, ont connu des avancées et des liftings. L'objectif visé par les pouvoirs publics est d'avoir, au moins à moyen terme, un système bancaire très efficace, ce qui contribuera, à coup sûr, à l'amélioration de notre climat des affaires, avec comme résultat direct, une économie performante. «Notre potentiel d'attractivité est important, aussi bien sur le plan national qu'international. Compte tenu des ressources que nous avons, de l'étendue du marché que nous possédons et des perspectives qu'offre notre marché, l'amélioration en amont et en aval de notre système bancaire devient une nécessité absolue», nous a déclaré le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), Abderrahmane Benkhalfa. Pour ce responsable, le processus de la réforme du système bancaire a connu une avancée considérable ces dernières années, mais loin est l'idée de dire qu'il est totalement performant. S. B.