Photo : A. Lemili Par Badiaa Amarni Alors que certains doutes sur le marché de l'investissement en Algérie persistent et que des difficultés d'accès au foncier industriel sont encore de mise, beaucoup d'entreprises ne se découragent pas pour autant et continuent à investir dans différents domaines d'activité. Des sociétés étrangères sont de plus en plus nombreuses à s'installer dans notre pays ou à élargir leurs affaires. C'est le cas de la société Aston évoluant dans le marché mondial de la réception par satellite qui se redéploie à l'international et compte élargir sa présence sur le marché algérien à travers le renforcement de ses investissements et en donnant une nouvelle dimension à sa filiale algérienne créée en 2005 et spécialisée dans la réception par satellite. Aujourd'hui, Aston Algérie a pour vocation d'assurer la mise en place sur le marché de solutions complètes et packagées permettant la réception de contenus haute définition, quel que soit leur moyen d'accès à travers le satellite ou encore l'Internet. Dans ce cadre-là, elle envisage de mettre sur le marché national des produits adaptés aux attentes des consommateurs algériens. La TNT algérienne intéresse Aston Entre autres produits qui seront commercialisés probablement d'ici le mois de Ramadhan ou à la rentrée sociale, les récepteurs satellite en haute définition (HD). Selon M. Hussein Aït Si Selmi, directeur général de cette filiale, «on aimerait fournir aux consommateurs algériens des appareils en haute définition qui n'existent pas actuellement sur leur marché. Un appareil qui permettra de réceptionner la télévision satellite mais en haute définition et avec une résolution de l'image beaucoup plus fine». Aston est aussi un fabricant qui propose des terminaux numériques de démodulateurs capables de recevoir la TNT (Télévision numérique terrestre). L'entreprise est intéressée par ce projet initié en Algérie. L'un de nos objectifs, c'est de fournir les appareils de TNT qui vont permettre aux consommateurs algériens de recevoir cette télévision numérique terrestre et, par là même, répondre à la demande du marché algérien. Les nouveaux investissements d'Aston Algérie sur le marché national se feront sur trois volets. Le premier concerne le réseau de distribution à mettre en place sur l'ensemble des wilayas du pays. D'ores et déjà, la société est à la recherche d'un partenaire commercial à même de distribuer ses produits. Le deuxième axe consiste à lancer le développement de logiciels. M. Aït Si Selmi explique qu'une trentaine d'ingénieurs travaillent en France au développement de toute la plate-forme des produits Aston et l'idée, c'est de développer une partie de ces logiciels en Algérie en recrutant des ingénieurs algériens. «Les produits étant destinés à un public national, il serait normal que ce soit des Algériens qui les développent.» Développer le contenu algérien en recrutant des ingénieurs nationaux Le troisième et dernier volet, c'est de se lancer dans tout ce qui est Internet et multimédia. L'objectif d'Aston, dira notre interlocuteur, «c'est d'avoir une activité orientée sur tout ce qui est Internet et multimédia ou ce qu'on appelle plus communément le contenu pour que les personnes qui utilisent les récepteurs de cette marque puissent avoir accès à ce contenu. Un point sur lequel insistent d'ailleurs le gouvernement algérien». Le but donc de cette filiale, c'est «d'aider à la création de ce contenu algérien de manière qu'avec leur petit terminal sur leur ordinateur ou téléviseur les consommateurs algériens puissent dès branchement de l'appareil trouver du contenu national, que ce soit des films sur l'histoire, des œuvres d'art…». Pour mener à bien toutes ces actions, la société a chargé le directeur d'Aston Algérie de trouver les locaux adéquats, de même que recruter du personnel. En somme, il s'agira pour lui de mettre toute la structure en place d'ici la rentrée prochaine. A la première année, une vingtaine ou une trentaine de personnes seront recrutées et, à terme, une cinquantaine sur tout le territoire national. Ce seront essentiellement des ingénieurs pour la partie recherche développement, informatique, vidéo et électronique. Et en appui au réseau de distribution, des cadres en marketing et en commercial seront recrutés pour apporter aide dans tout ce qui est politique de développement et de prix, etc. Les ingénieurs recrutés seront encadrés et former sur place par les ingénieurs d'Aston France, de façon à devenir autonome pour prendre la relève à travers un transfert de compétence. Mise en place d'une usine ou production en partenariat La stratégie à long terme, c'est d'arriver à une phase de production en Algérie. Pour le moment, les produits Aston présents sur le marché national sont importés. Ils seront assemblés dans une deuxième étape avant d'être fabriqués localement, soit par la mise en place d'une usine ou par l'établissement d'un partenariat avec un industriel qui dispose déjà d'une structure de fabrication. Une prospection du marché est en train d'être faite pour trouver ce partenaire qui acceptera de produire la marque Aston, qui répondra au cahier des charges et respectera surtout la qualité. «Mes collègues ont déjà entrepris des démarches en ce sens et établi des contacts avec des entreprises algériennes, d'une part, pour la distribution de nos produits et, d'autre part, pour leur fabrication», a précisé notre interlocuteur. Sur le montant de l'enveloppe financière à investir en Algérie dans le cadre de ce renforcement, le directeur d'Aston Algérie a déclaré que «nous sommes en phase d'étude pour déterminer les investissements nécessaires pour déployer une structure en Algérie». Aston se dit décidée à mettre en place tous les moyens à même d'ouvrir cette structure. «Quels que soient les budgets qu'il faudra dégager pour recruter du monde, ouvrir des locaux, monter une unité de production, former du personnel, on est prêt à investir. Seulement, on n'évalue pas encore le budget, car cela dépend si on produira seul ou en partenariat». Mais l'estimation globale se chiffre en quelques millions d'euros, nous apprend M. Aït Si Selmi qui conclura en disant que «le marché numérique est très porteur en Algérie, et notre ambition, c'est de produire sur place 100 000récepteurs satellite sur trois ou quatre ans».